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Cardiologie : des symptômes moins reconnus chez les femmes



Face aux affections cardio-vasculaires, les femmes sont-elles pénalisées ?


Un peu, si l’on en croit les données d’un vaste registre suédois, publiées le 18 mai 2015 dans European Journal of Preventive Cardiology.


Le registre Swedeheart a suivi 51 620 patients, durant un an après un infarctus aigu du myocarde.


Résultats : chez les femmes, les facteurs de risque d’accident cardio-vasculaire sont moins bien contrôlés.


Ainsi, la normalisation des dyslipidémies (anomalies des taux de lipides dans le sang) était obtenue chez 63,3 % des femmes, contre 67 % des hommes ; et le contrôle de la pression artérielle, chez 61,9 % des femmes contre 66,4 % des hommes.


Quant au taux de réhospitalisation pour un trouble cardiaque, il était de 18,2 % chez les femmes et de 15,5 % chez les hommes.


Deux hypothèses : les médecins ou les patientes seraient moins aptes à reconnaître l’importance de maîtriser les facteurs de risque chez les femmes.


Ou les effets indésirables des médicaments seraient supérieurs chez les femmes. Une étude a comparé les effets, selon le sexe, de différentes classes de médicaments utilisés en cardiologie.


Publiée le 6 mai dans The European Heart Journal (G. Rosano et al.), cette analyse peine à mettre en évidence des différences concluantes en termes d’efficacité.


Mais, précisent les auteurs, « les femmes ne représentent qu’un tiers des personnes étudiées [dans les essais cliniques en cardiologie].


Cela suggère que les résultats de la plupart des études ne peuvent être pleinement extrapolés aux femmes ».


Des femmes plus âgées que les hommes


C’est un autre reproche récurrent : « Dans la tranche des 40 à 70 ans, les essais cliniques en cardiologie n’incluent qu’un quart de femmes.


Cela tient au fait que les maladies cardio-vasculaires touchent des femmes plus âgées que les hommes, de dix à quinze ans en moyenne. Or, la plupart des essais cliniques recrutent des sujets relativement jeunes. Du coup, la qualité de nos données sur l’efficacité et la sécurité des traitements en cardiologie est moins robuste chez les femmes », relève le professeur Gabriel Steg, cardiologue à l’hôpital Bichat, à Paris. Heureusement, la médecine dispose des données de grands registres, qui correspondent à la réalité épidémiologique. Certains concernent même entièrement les femmes.


Mais, globalement, estime le cardiologue, il n’existe pas de discordance majeure entre les sexes.


A une exception notable : « En cas de menace d’accident cardio-vasculaire, les symptômes sont plus atypiques et moins reconnus chez les femmes. » Chez les hommes, le signe le plus courant est une douleur dans la poitrine.


Les femmes se plaignent plutôt d’une grande fatigue, de nausées ou de douleur à la mâchoire. « D’où l’importance des campagnes grand public sur le sujet, comme celles que mènent la Société européenne de cardiologie et la Société française de cardiologie. »


Quid, enfin, des effets indésirables des médicaments utilisés en cardiologie ?


L’étude publiée le 6 mai note qu’ils sont plus fréquents et plus graves chez les femmes.


Ainsi des « torsades de pointe », un trouble du rythme cardiaque qui peut être fatal. « Ce trouble touche deux tiers de femmes pour un tiers d’hommes.


Lors de la puberté, en effet, la testostérone active la repolarisation des cellules cardiaques, qui est affectée dans la maladie.


Les femmes sont ainsi plus exposées que les hommes aux effets indésirables, rares mais potentiellement dramatiques, des médicaments qui allongent la durée de la repolarisation », explique le professeur Christian Funck-Brentano, pharmacologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris).


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