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L'alcoolisme à La Réunion

La lutte contre l’alcoolisme est depuis 1995 à la Réunion une priorité de santé publique, soulignée en tant que telle par les conférences régionales de santé successives et qui fait l’objet d’un programme régional de santé (PRS). 

 

Les chiffres de la DRASS (direction régionale des affaires sanitaires et sociales), inhérents aux ravages causés par l'alcool à la Réunion sont éloquents, pour ne pas dire alarmants.

 

Bien que la consommation annuelle d'alcool pur par habitant de plus de 20 ans ne soit guère plus élevée en métropole qu'à la Réunion, les conséquences de ce fléau sur notre île sont souvent très graves.

Car contrairement à la métropole - où le vin représente 62 % de la consommation totale d'alcool, les spiritueux 18 % et la bière 15 % -, les alcools forts (supérieurs à 20º) représente 69 % de la consommation totale sur l'île - le rhum (49º) représentant à lui seul 30 %.

L'île compte ainsi plus de 40 000 personnes dépendantes, dont l'état nécessiterait un suivi.

 

Il faut ajouter à cela 100 000 consommateurs à risque rencontrant des problèmes avec la boisson, et susceptibles de devenir des buveurs excessifs.

 

Les conséquences sanitaires et sociales de ces chiffres (en constante augmentation) sont catastrophiques : la mortalité par cirrhose et psychose alcoolique est 3 fois supérieure à la moyenne nationale; la mortalité par cancers des voies aéro-digestives supérieures s'aggrave (contrairement à la métropole); le syndrome d'alcoolisation foetale - en constante augmentation -est la première cause de retard mental à la Réunion; 40 % des accidents mortels de la circulation sont dus à l'alcool...etc.

 

Cette surconsommation d'alcool local fort s'explique notamment par l'atomisation des points de vente, et surtout par un faible prix de vente (le litre de rhum avoisinnant les 7 euros en moyenne).

 

La seule façon de faire baisser fortement la consommation d'alcool fort dans l'île est, outre une Prévention active, de taxer plus lourdement les alcools locaux.

A LIRE POUR EN SAVOIR + :

 

 

Le "Livre blanc" (une trentaine de pages) sur l'alcoolisme à La Réunion

rédigé par la Fédération Régionale d'Addictologie de La Réunion,

publié en janvier 2015, et disponible gratuitement via le lien ci-dessous :

 

 

 

 

 

 

SANTÉ RÉUNION recommande également la lecture du dernier rapport publié par l'ORS

(Observatoire Régional de la Santé pour La Réunion), sous le titre

" Violences à La Réunion : données et indicateurs disponibles, les liens avec les addictions ",

ainsi que la publication de l'ARS sur le syndrome d'alcoolisation foetale

dont les chiffres sont hélas en constante augmentation sur notre île. 

La prévalence du syndrome d’alcoolisme fœtal constitue un autre triste record de la Réunion : elle se situe autour de 7/1000 naissances alors que la moyenne nationale est d’environ 1/1000 (4,8/1000 dans le Nord).

 

L’alcoolisme réunionnais comporte  par ailleurs certaines spécificités :

 

- une consommation moyenne par habitant relativement faible mais une morbidité et une mortalité majeures, provoquées par l’ingestion massive d’alcool fort dans un contexte nutritionnel carencé.

 

- une surconsommation probablement très liée à la structure sociale et culturelle réunionnaise avec en particulier le problème de la place de l’homme créole dans la famille et la société, un phénomène de répétition transgénérationnelle accentué localement, ainsi qu'un fort taux de chômage, lequel pérennise une précarité sociale  favorisant l’alcoolisation.

 

Souvenons-nous...

 

Au Sénat, est abordé déjà en 2001 le thème de l'alcoolisme à La Réunion.

 

Question écrite n° 32532 de M. Edmond Lauret (La Réunion - RPR), publiée dans le JO Sénat du 12/04/2001 - page 1242 :

 

" M. Edmond Lauret attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur les ravages causés par l'alcool à la Réunion.

Les chiffres tirés d'un rapport de décembre 2000 de la direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS) de la Réunion sont en effet alarmants.

Bien que la consommation annuelle d'alcool pur par habitant de plus de 20 ans soit plus élevée en métropole qu'à la Réunion (16 litres contre 12,8 en 1999), les conséquences de ce fléau sont, sur son île, dramatiques.

Car contrairement à la métropole - où le vin représente 62 % de la consommation totale d'alcool, les spiritueux 18 % et la bière 15 % -, les alcools forts (supérieurs à 20º) représente dans l'île 69 % de la consommation totale - le rhum (49º) représentant à lui seul 30 %.

L'île compte ainsi près de 40 000 personnes dépendantes, dont l'état nécessiterait une hospitalisation.

Il faut ajouter à cela 100 000 consommateurs à risque qui rencontrent des problèmes avec la boisson, et susceptibles de devenir des buveurs excessifs.

Les conséquences sanitaires et sociales sont catastrophiques : la mortalité par cirrhose et psychose, bien qu'en diminution cette année, est 3 fois supérieure à la moyenne nationale; la mortalité des cancers des voies aéro-digestives supérieures s'aggrave (contrairement à la métropole); le syndrome d'alcoolisation foetale serait la première cause de retard mental à la Réunion; 40 % des accidents mortels de la circulation sont dus à l'alcool.

Cette surconsommation d'alcool local fort s'explique notamment par l'atomisation des points de vente, et surtout par un faible prix du rhum (le litre de rhum et " la pile plate ", petite flasque de 20 centilitres, y sont en effet vendus à des prix dérisoires).

La seule façon de faire baisser significativement la consommation d'alcool sur l'île est de taxer plus lourdement les alcools locaux.

Il lui demande de bien vouloir lui faire connaître la position du Gouvernement sur ce sujet."

 

 

La question fut ensuite retirée pour cause de fin de mandat.

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