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SANTÉ RÉUNION
Si les fumeurs savent qu'un cancer du poumon peut leur être fatal,
ils minimisent ou ignorent généralement les risques d'infarctus, d'attaques cardiaques ou encore d'accidents vasculaires cérébraux.
Pourtant, la cigarette est responsable de près d'un quart des décès
liés aux maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité
en France avec plus de 180 000 victimes par an.
Le tabagisme est responsable d'une augmentation de la pression artérielle, d'une détérioration des artères et d'une accélération du rythme cardiaque.
Agissant sur ces trois tableaux, c'est un facteur de risque important d'infarctus, d'accident vasculaire cérébral et d'athérosclérose.
L'oxyde de carbone remplace l'oxygène transporté dans le sang et favorise les dépôts de cholestérol sur la paroi des artères (athérosclérose).
La nicotine augmente la tension artérielle, fait baisser le bon cholestérol et favorise la formation de caillots.
Le dépôt de plaques graisseuses atteint à la fois les grosses et les moyennes artères.
=> L'augmentation du risque cardiovasculaire est proportionnelle à l'intensité et la durée du tabagisme.
Afin d'écarter les risques génétiques, des études sur des vrais jumeaux (l'un qui fume et l'autre non) ont permis de prouver que le tabagisme est capable d'augmenter la taille des plaques d'athérome dans l'artère carotidienne par plus de trois.
Lorsque ces plaques sont trop importantes, elles peuvent obstruer le flux sanguin, provoquant ainsi des crises cardiaques lorsqu'il s'agit de l'artère coronarienne, ou des accidents vasculaires cérébraux pour des artères carotidiennes.
Suite à l'obstruction d'une artère coronaire, une angioplastie peut permettre une dérivation du flux sanguin avec un vaisseau non obstruée.
Les patients qui continuent à fumer après cette opération ont un risque de décès supérieur de 76 % aux non-fumeurs et supérieur de 44 % par rapport à ceux ayant été cessé de fumer.
Le coeur est un des premiers organes empoisonnés par le tabagisme.
Par ses effets néfastes sur les globules rouges et l’oxygénation, le tabac durcit les artères, augmente la pression artérielle et le travail cardiaque, notamment celui du myocarde.
Le tabagisme constitue un facteur de risque majeur de maladies cardio-vasculaires, tout particulièrement chez les sujets jeunes.
En effet, plus de 80 % des victimes d’infarctus du myocarde avant 45 ans sont des fumeurs.
Fumer augmente également le risque d’artères bouchées, d’hypertension artérielle, d’anévrisme et d’accident vasculaire cérébral (liste non exhaustive...).
Les Maladies cardiovasculaires et vasculaires
Par maladies cardiovasculaires, on désigne un ensemble de maladies caractérisées par une atteinte des vaisseaux de l’organisme.
En particulier des artères coronaires (qui nourrissent le muscle cardiaque), des carotides (qui alimentent le cerveau) et des artères irriguant les membres inférieurs.
Le principal responsable de l’Infarctus du myocarde, de l’Accident Vasculaire Cérébral et de l’artériopathie oblitératrice des membres inférieurs est l'Athérosclérose, elle-même favorisée par la tabagisme.
L’Athérosclérose
C'est une maladie qui se caractérise par une accumulation locale de dépôt dans les artères.
Des lipides (principalement du mauvais cholestérol, dit "LDL-C"), des produits du sang, des dépôts calcaires et d'autres particules encore s'accumulent et causent des lésions de l’artère : c’est ce qu'on appelle la formation de la plaque d’athérome.
Cette formation est évolutive dans le temps et passe par différents stades.
Le tabagisme favorise considérablement l'apparition de cette maladie.
D'abord parce que le monoxyde de carbone prend la place de l'oxygène transporté par les globules rouges et épaissit le sang, ensuite parce que les substances du tabac viennent accélérer le rythme cardiaque et augmenter la pression sanguine.
En outre, la fumée du tabac augmente la quantité de "mauvais cholestérol" (LDH) et le fibrinogène (pédisposition à la coagulation augmentée par la fumée).
La conjonction de ces phénomènes altère et use prématurément les veines et les artères.
Les facteurs de risque cardiovasculaire
Dans la seconde moitié du XXème siècle, on a identifié les facteurs responsables du développement de ces maladies cardiovasculaires.
Parmi eux on distingue :
- Les facteurs de risque modifiables dans la mesure où l'on peut agir directement sur eux pour prévenir l'apparition des maladies.
Ces facteurs sont donc liés au mode de vie, tels que le tabac (qui double le risque de maladies cardiovasculaires et qui reste la cause de décès évitable numéro un!), l’alcool, la sédentarité et le stress, le diabète, l’hypertension artérielle, le taux de cholestérol.
D'autres informations sur : prevention-cardio.com et fedecardio.com
- Les facteurs de risque non modifiables: ils sont individuels, c'est à dire propres à chacun, et ils son liés à l’âge, au sexe, aux antécédents familiaux et personnels.
L’association de plusieurs facteurs de risque chez une même personne multiplie le risque d’apparition de maladies cardiovasculaires.
Ainsi si vous fumez et avez des antécédents d'infarctus dans votre famille, vous vous exposez à un très gros risque.
Les principaux facteurs de risque :
- Antécédent familial précoce de maladie coronaire (avant 55 ans chez le père ou 65 ans chez la mère)
- Tabagisme
- Diabète de type 2 (traité ou non)
- Hypertension artérielle permanente (traitée ou non)
- Insuffisance de « bon cholestérol »
- Excès de « mauvais cholestérol ».
Arrêter de fumer est la meilleure prévention contre les maladies cardiovasculaires.
Après sevrage, le risque de thrombose lié au tabagisme est réversible assez rapidement,
même pour les gros fumeurs, et surtout après un accident cardiovasculaire.
Les chiffres sont tout aussi parlants en prévention secondaire,
c'est-à-dire après un accident cardiovasculaire : arrêter de fumer après un infarctus du myocarde
diminue de 36 à 50 le risque de faire un nouvel accident dans les 5 ans :
Aucune mesure de prévention, chirurgicale et/ou médicamenteuse, n'apporte un bénéfice
aussi rapide et significatif, et ce sans risque d'effet délétère.
Pourtant en France, 50 % des victimes d'accident coronaire
ont recommencé à fumer 18 mois plus tard.
Alors pour mettre votre coeur au vert, il est temps d'arrêter de fumer.
Pour vous y aider, retrouvez accompagnement et conseils
sur tabac-info-service.fr