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SOMNAMBULISME

Définition

 

Le somnambulisme (du mot latin signifiant « se promener en dormant ») est un trouble du sommeil appartenant à la famille des parasomnies, survenant généralement durant de courtes périodes de transition entre les phases 3 et 4 du sommeil, ou sommeil profond. 

 

Les somnambules font l'expérience de déambulations nocturnes, en état d'inconscience, lors d'un sommeil lent profond.

Physiopathologie

 

Les crises de somnambulisme surviennent généralement durant les phases de sommeil profond, au cours des premières heures qui suivent l'endormissement.

 

Pendant ses déambulations, le somnambule est dans un état dit d'"éveil dissocié" : Ce n'est ni du sommeil, ni de l'éveil. Il y a des éléments de l'éveil, puisque que les somnambules peuvent agir et accomplir des actes complexes, et des éléments propres au sommeil : les personnes n'ont aucune conscience de ce qu'elles font et généralement pas de souvenirs de ces épisodes.

 

Les somnambules ont une régulation anormale des ondes courtes (observables sur encéphalogramme).

 

Cette régulation est liée au système thalamo-cortical, qui engendre - en temps normal - une paralysie musculaire naturelle durant le sommeil.

 

Ainsi, des séries d'événements moteurs complexes peuvent intervenir sans que le sujet soit conscient.

 

Le somnambulisme nocturne est fréquemment associé à la somnolence diurne.

 

 

 

Chez l'enfant


Le somnambulisme est un trouble du sommeil qui touche principalement les enfants : 10 % à 15 % des 8-12 ans seraient sujets à des déambulations nocturnes, contre 2 % à 4 % des adultes.

 

Le somnambulisme est répandu chez les 4–8 ans, dont la prévalence est estimée à 20 %.

 

Il est également rapporté qu'entre 25 et 33 % des enfants somnambules souffrent d'énurésie nocturne.

 

Comme pour le somnambulisme, l'énurésie est répandue chez les enfants et moins fréquente avec l'âge.

 

Bien que plus répandues chez les adultes, certains enfants somnambules sont en outre affectés par des terreurs nocturnes.

 

Si beaucoup de parents s'inquiètent du comportement de l'enfant lors de ses périodes de somnambulisme, il est à rappeler que le somnambulisme chez l'enfant n'est pas un signe de trouble émotionnel ou psychologique. Et aucun trouble émotionnel ne peut en être conséquence. 

 

L'accent doit être mis sur la vigilance (l'enfant pourrait se blesser), la douceur et la patience.

 

L'amnésie est caractéristique du somnambulisme des enfants alors que 70 à 80 % des adultes se souviennent de leur somnambulisme nocturne.

 

 

 

Causes

 

Si peu d'adultes sont sujets au somnambulisme, le phénomène est connu de tous et intrigue depuis des siècles.

 

Pourtant, la médecine a encore beaucoup de mal à en comprendre les causes exactes et seules quelques pistes sont évoquées.

 

Plusieurs études suggèrent des prédispositions génétiques : en effet, chez 80 % des somnambules, des antécédents familiaux de somnambulisme ou de terreurs nocturnes existent.

Des chercheurs ont même trouvé un gène lié au somnambulisme (mais près de la moitié des somnambules ne disposent pas de cette prédisposition).

 

D'autres études démontrent que le manque de sommeil, le stress, l'alcool et certains psychotropes peuvent entraîner des crises de somnambulisme.

 

=> Les situations qui fragmentent le sommeil favorisent la survenue d'épisodes de déambulations.

 

Réveiller quelqu'un qui est en phase de sommeil profond peut aussi déclencher un éveil confusionnel, un état proche du somnambulisme.

 

 

 

Les différents types de somambulisme


Psychologiques, génétiques ou circonstancielles, on en sait donc peu sur les causes du somnambulisme.

 

En fonction des risques inhérents à ce dernier, on a toutefois pu en différencier deux types :

 

- Le somnambulisme simple : l'enfant ou l'adulte s’assoit sur son lit tout en exécutant des gestes plus ou moins adroits; et peut parfois parler.

 

Le sujet somnambule peut également se lever et déambuler dans l’habitation pour ensuite retourner spontanément dans son lit.

 

Ses yeux sont grands ouverts et son regard inexpressif.

 

Il peut répondre si on lui parle, exécuter des ordres, s'irriter ou encore rester de marbre.

 

Il peut même parfois réaliser des actes relativement élaborés, éviter des meubles, descendre des escaliers, attendre quelque chose, vider une armoire, fouiller le réfrigérateur, se mettre à manger, faire la vaisselle, ou uriner dans un coin; voire chez les adultes, conduire un véhicule.

 

A l'exception de cette dernière situation, ce type de somnambulisme n’est pas dangereux et se déroule tout au plus une fois par mois durant - au maximum - 30 minutes en moyenne.

 

 

- Le somnambulisme à risque : Forme accentuée du somnambulisme simple.

 

Dans de rares cas, les déambulations nocturnes peuvent être fréquentes (2 à 3 fois par semaine) et longues.

 

Certains somnambules peuvent avoir des "crises" de près d'une demi-heure...Un temps durant lequel le somnambule peut mettre sa vie en danger : certains sont même allés jusqu'à conduire une voiture !

 

Il peut par exemple utiliser un couteau, faire des gestes violents peuvant le blesser lui et/ou son entourage. 

 

Il peut également tomber (d'une mezzanine, ou des escaliers...).

 

Lors de ce type de somnambulisme dangereux, les risques de défenestration sont courants.

 

Chez l'adolescent et l'adulte somnambule, des activités sexuelles parasomniaques (sexsomnies) parfois délictueuses, voire criminelles, ont déjà été reconnues.


Les crises débutent peu après l'endormissement.

 

Le somnambule est dans un état neurovégétatif (inconscient), parfois dans un état de terreur.

 

Excepté si la situation l'exige, il est conseillé de ne pas réveiller un sujet somnambule. Parce qu'il est dans un état de sommeil profond, un somnambule est souvent désorienté à son réveil; il peut alors devenir violent et juger celui qui le réveille comme une menace.

Chez l’enfant, le risque de défenestration est deux fois plus important lors de cette crise.

 

=> Un somnambule est - généralement - assez docile et plutôt que de le réveiller, il vaut mieux le raccompagner gentiment jusqu'à son lit. Des mots doux et un geste amical, rien de mieux pour qu'un somnambule finisse tranquillement sa nuit dans son lit.

 

Il peut réaliser des activités plus intenses que dans les autres types de somnambulisme.

 

Lors de ce type de somnambulisme la prudence est de mise, certains cas parmis les plus extrêmes s'étant terminés sur le suicide du sujet en phase de sommeil avancé.


Sommeil semblable à l'hypnose, il se produit à ces moments une activité intense du cerveau comparable à celle produite par des drogues enthéogène (LSD, champignons hallucinogènes etc).

 

Le sujet peut alors tenir des propos incihérents, incompréhensibles pour son entourage.

 

Ce type de somnambulisme est fort heureusement le plus rare (moins de 10 % des cas)...et le plus impressionnant à observer.

Fréquentes ou rares, courtes ou longues, anodines ou dangereuses :

chaque crise de somnambulisme est différente.

Le phénomène toucherait près d'un adulte sur vingt.

 

Trouble du sommeil connu de tous,

le somnambulisme est encore mal compris par les scientifiques et les médecins.

Quelles sont les causes et les conséquences de ces troubles ? Est-il possible de se soigner ?

Ces déambulations peuvent être sans danger, comme s'asseoir sur le lit, marcher dans la salle de bain ou nettoyer des objets; ou au contraire hasardeux comme faire la cuisine, conduire, commettre une agression sexuelle (sexsomnie), faire des gestes violents, attraper des objets, voire causer un homicide.


Les somnambules se souviennent un peu, voire pas du tout de l'incident, car il n'existe aucune conscience dans leur action.

 

Bien que leurs yeux soient - souvent - ouverts, leur visage est sans expression.

Traitements

 

Malheureusement pour les personnes concernées par le somnambulisme dit "à risque", il n'existe à ce jour aucun traitement efficace officiellement reconnu, ce trouble résultant d'une suractivité neuronale.

 

Si des somnifères comme les benzodiazépines ainsi que certains antidépresseurs peuvent temporairement aider les adultes somnambules à arrêter de se lever pendant la nuit, leur efficacité est cependant limitée dans le temps. Ces médicaments, lourds d'effets secondaires, peuvent par ailleurs induire une dépendance voire, dans certains cas, favoriser les états d'éveil dissocié. 

 

La sophrologie (relaxation et hypnose), le sport (course à pied, yoga etc), l'anticipation (verouiller portes et fenêtres, éloigner les objets potentiellement dangereux...) ainsi que la patience, la douceur (ramener le somnambule dans son lit sans le brusquer), la vigilance et la compréhension de l'entourage restent les meilleures alternatives à cette absence de traitement.

 

 

 

Aspect juridique

 

Le somnambulisme n'est pas considéré comme une maladie mentale.  Le principe de la responsabilité pénale et civile nécessite de déterminer le degré de conscience, de liberté ou d'intention.

 

Plusieurs somnambules coupables d'actes violents ont déjà comparu devant les tribunaux.

Et pour savoir si l'accusé était conscient ou non au moment de son acte, les médecins spécialistes du sommeil analysent son profil. Il leur faut alors se pencher sur deux éléments :

 

- L'histoire antérieure de la personne, pour déterminer si elle a déjà été sujette à des crises de    

  somnambulisme

 

- Des examens objectifs pour observer s'il existe de vrais épisodes d'éveil dissocié.

 

Pour provoquer une crise de somnambulisme, les médecins mettent le patient dans des conditions favorables à la survenue du phénomène; leur expertise aidera in fine le Tribunal à établir la responsabilité de l'inculpé(e).

 

La Justice peut également se référer aux cas d'infractions commises en état de conscience altérée (ivresse, drogue, folie, hypnose, etc), ainsi que consulter les cas de Jurisprudence similaires au dossier.

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