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Le saule marsault (salix caprea) redoute l'ombre.  L'écorce gris vert se fonce et se crevasse.

 

Feuilles, alternes, ovales à oblongues, pointues, à a face gaufrée vert foncé, au dessous duveteux et nervures saillantes.

 

Gros chatons mâles jaune d'or et odorants.  Fleurs femelles plus discrètes et verdâtres.  Les fruits sont des capsules à deux valves.

 

 

Le saule blanc (salix alba) se trouve souvent en têtard au bord des rivières.  Ecorce profondément fissurée.

 

Feuilles au pétiole très court, alternes, lancéolées, dentées, pointues, gris vert, montrant un dessous blanc et soyeux.

 

Chatons mâles grêles et dorés.  Chatons femelles blancs et plus fournis.  Fruits en capsule.

 

 

Le saule fragile (salix fragilis) tient son nom de ses branches cassantes.  Il croît en lieux humides.  Ecorce rugueuse, feuilles plus longues et larges, dentées, vert clair, le dessous glauque.  Fleurs presque semblables au saule blanc.

 

Le saule pleureur (salix babylonica) balaye le sol, croît vite.  Feuilles au pétiole court, lancéolées, dentées, vert foncé, le dessous presque glauque.  Petits chatons grêles, arqués et jaunâtres.  Petites capsules sessiles.

 

 

Saule

 

(Latin : Salix)

Petite histoire :

 

Le saule boit comme un trou.  Est-ce donc si étonnant qu'il pleure abondamment?  C'est un long trait de famille.  Les uns cachent tant de secrets sous des cheveux ruisselants.  Quand les autres, sur une grosse tête, l'oeil bouffi, dressent des épis d'Iroquois.

 

Mais la brise, tendre et légère, caressant leurs mèches d'argent, fait chantonner les arbres ivres d'eaux vives.  Des chansons douces et délicates et toujours dans le vent.

 

Linné, le botaniste, appela le saule pleureur salix babylonica, se souvenant peut-être d'un psaume où les juifs exilés pleuraient sous les saules de Babylone.

 

C'est, depuis le XIXème siècle, le saule le plus populaire.  Il parait que celui de Sainte-Hélène, planté sur la tombe de Napoléon, fit beaucoup pour sa réputation; et les romantiques, leurs ruines, leurs tristesses farouches contribuèrent à son image d'arbre mélancolique et funéraire.

 

Mais les autres saules ont, eux aussi, marqué l'imaginaire.  On les a vu, déracinés, courir après les voyageurs.

 

Et le saule étêté, avec ses rides, ses noeuds, ses trous, ses bras levés, est une autre figure emblématique.

 

La haie le regarde comme un vieillard pétrifié qu'anime le moindre souffle crépusculaire.  Son osier ne lie-t-il pas les balais?  Et de balai à sorcière...

 

Le légendaire antique le montre en arbre funeste.  Il était consacré à la vieille Hécate, déesse des magicienne et de la lune, maîtresse des démons, assise à la droite de Perséphone sur les rives du Styx.

 

Il cache, avec le peuplier noir, la porte des enfers et pousse au cimetière de Circé.

 

Or, ces accointances avec la lune et les eaux en firent encore l'arbre de la Fertilité.

 

Chez les chinois, il passait d'ailleurs pour un symbole érotique.  Son nom désignait la taille des femmes; son "ombre profonde", leur toison; et les fleurs de saule parlaient des courtisanes.

 

Pline ne goûtait pas ces élans métaphoriques.  Il écrit que ses feuilles modèrent voire éteignent les excès amoureux.

 

Au XVIIIème siècle on disait ses chatons capables de refroidir les femmes ardentes.  Car il semble posséder des pouvoirs sédatifs certains.  

 

Réputé pour soigner les rhumatismes car poussant dans l'eau, il servait également d'antiseptique et de vermifuge.

 

Cependant, la fleur de ses vertus médicinales fut son talent fébrifuge.  L'écorce de saule blanc, bien moins chère que le quinquina, contient de la salicine.  Elle eut ses heures de gloire au siècle dernier, avant qu'on inventât l'aspirine.

 

Enfin, le saule, sans fruit digne des hommes, leur donnât de quoi en ramasser.  De l'osier naquit le panier.  Et l'art des vanniers.

 

 

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