SANTÉ RÉUNION
La Phytothérapie
La Phytothérapie est une branche de la Naturopathie désignant le traitement des pathologies par les plantes.
Eléments essentiels des soins de santé depuis toujours, les traitements dits naturels demeurent largement utilisés de nos jours.
Nonobstant une médecine moderne généralement bien développée à travers le globe, une proportion non négligeable de la population mondiale choisit d'avoir reours aux plantes pour ses soins, de beauté ou de santé.
Au cours de ces dernières décennies, l'intérêt public pour les thérapies naturelles a par ailleurs considérablement augmenté dans les pays industrialisés, à l'instar de celui pour les plantes médicinales.
Ceci s'explique en partie par l'extraordinaire éventail de choix de traitements doux et efficients qu'offrent les plantes, par ailleurs exemptes des effets secondaires indésirables inhérents aux médicaments industriels de synthèse.
Les nombreuses formes prises par les produits de la médecine traditionnelle (décoctions, gélules, infusions, inhalations etc) ont évoluées dans des contextes ethnologiques, culturels, climatiques et géographiques extrêmement variés.
Une seule plante peut contenir de très nombreux constituants naturels - agissant souvent en synergie -, et une association de plantes encore davantage.
Un peu d'Histoire :
Le premier texte connu sur la médecine par les plantes est gravé sur une tablette d'argile, rédigé par les Sumériens en caractères cunéiformes 3000 ans av. J.-C; ils y utilisaient des plantes telles le myrte, le chanvre, le thym, le saule, en décoctions filtrées.
Le Papyrus Ebers, datant du XVIème siècle av. J.-C est le premier recueil connu consacré aux plantes médicinales.
De loin le plus volumineux de l'ancienne Egypte avec 110 « pages », il fait référence à des documents plus anciens citant des dizaines de plantes ainsi que leur mode d'utilisation.
Les Grecs et les Romains utilisaient également de nombreuses plantes.
Nous en retrouvons traces, entre autres, dans l’œuvre de Dioscoride (médecin grec du Ier siècle), ou encore dans l' "Histoire naturelle" - ouvrage en 37 volumes rédigé par Pline l'Ancien - qui de l’Antiquité à la fin du Moyen Âge fut très largement diffusé.
En Europe, les plantes représentent l'essentiel de la pharmacopée jusqu'à la fin du XIXème siècle et l'avènement de la chimie moderne.
Encore largement utilisées après la Seconde Guerre mondiale, elles furent ensuite supplantées par les médicaments de synthèse, plus simples d'emploi.
Toutefois, les laboratoires pharmaceutiques s'intéressent davantage et étudient activement depuis quelques années la pharmacopée ancienne afin de développer de nouveaux médicaments.
Les récentes directives de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) à ce propos visent à faciliter le travail des autorités de réglementation, des organes scientifiques et de l'industrie dans l'élaboration, l'évaluation et l’enregistrement des médicaments à base de plantes, en se fondant sur des résultats scientifiques qui pourraient constituer la base d'une classification future des médicaments dérivés de plantes.
Directives permettant aussi le transfert inter-culturel des connaissances traditionnelles quant aux remèdes naturels, entre les différentes régions du monde.
Outre les plantes stricto sensu, les connaissances ancestrales des chamans et autres guérisseurs d'Amérique latine, d'Afrique ou d'Asie se sont ainsi vues répertoriées, à fins d'expérimentation puis d'usage, par ladite Organisation.
L'OMS conclut son dernier rapport officiel publié à Genève et intitulé " Réglementation des médicaments à base de plantes : La situation dans le monde ", sur ces lignes :
"La croissance de l'industrie pharmaceutique et le développement incessant de nouveaux produits médicaux synthétiques et biologiques plus efficaces n'a pas diminué l'importance des plantes médicinales dans beaucoup de sociétés.
Au contraire, la croissance démographique dans le monde en développement et l'intérêt croissant manifesté dans les nations industrialisées ont considérablement augmenté la demande pour les plantes médicinales elles-mêmes et les produits qui en sont tirés.
Les réglementations relatives à l'évaluation de la qualité, de l’innocuité et de l'efficacité des plantes médicinales dans les pays de même que les activités de l'OMS en vue d'appuyer la préparation de lignes directrices types ont contribué à renforcer la reconnaissance du rôle que les plantes médicinales jouent dans les soins de santé."