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Les peupliers, comme les saules, appartiennent à la famille des Salicacées et en forment le deuxième et dernier genre, Populus.

 

Arbre de haute taille, donnant de nombreux hybrides, ils sont dioïques.  Quatre espèces prédominent :

 

Le tremble (Populus tremula), le peuplier blanc (Populus alba), le peuplier noir (Populus nigra) et le peuplier d'Itali(Populus nigra var. italica).

 

 

Le tremble, haut de 15 à 20 mètres, a un tronc nu, cylindrique, érigeant une cime aux branches graciles.

 

Essence de pleine lumière, il colonise les sols humides et non calcaires, poussant vite et vivant environ jusque 80 ans.

 

Son écorce, d'abord lisse et pâle, se crevasse et s'assombrit.

 

Les feuilles, alternes, ovales, crénelées, vert dessus et plus pâles dessous, s'attachent par un pétiole très long, bien aplatit, leur permettant de se mouvoir aisément.

 

Les chatons pendent sur des arbres différents, selon leur sexe.

 

Les mâles sont rouge clair.  Des capsules ovoïdes, glabres, cachent des graines minuscules à l'épais duvet.

 

 

Le peuplier blanc, ou aube, peut atteindre 30 mètres et vivre tricentenaire.

 

Arborant des formes variées, c'est surtout un arbre d'alignement.  

 

Son nom vient du dessous argenté de ses feuilles vert foncé.  Tomenteuses, elles forment deux groupes.

 

Celles qui poussent sur des rameaux courts sont plus petites et presque arrondies; celles des rameaux longs sont plutôt trinagulaires et lobées.

 

Les chatons femelles, grêles, sont plus longs que les mâles.

 

L'écorce est blanchâtre chez les jeunes sujets, puis fonce et se crevasse.

 

 

Le peuplier noir croît comme le peuplier blanc.  Sa ramification est plus dense.  Trèes exigeant en eau, il aime pourtant les terres drainées, supportant bien les inondations passagères; il n'en va pas de même des sécheresses qu'il n'appécie guère.

 

Son écorce noircit très vite et se fend verticalement.  

 

Les feuilles, au pétiole fin, sont glabres, dentées, grandes et triangulaires sur les rameaux longs; plus petites et losangiques sur les autres.

 

Les chatons mâles sont pourprés et souples, les femelles sont vert jaune et rigide.

 

 

Le peuplier d'Italie, variété du peuplier noir, a été planté pour la première fois en France le long du canal de Briare en 1749.

 

Il se reconnait aisément à son port fastigié, à ses branches collées au tronc depuis le bas.

 

Aussi longévif que les autres peupliers, il monte jusqu'à 40 mètres.

 

Tous les arbres, bouturés, sont les clônes d'u  individu unique.  Ce sont des mâles.

 

 

Peuplier

 



(Latin : Populus)

Petite histoire :

 

Le long du canal qui semble à l'horizon se jeter dans le ciel, le peuplier lève son doigt.  Comme s'il interrogeait l'absurdité des jours.

 

A moins qu'il ne souligne le déroulement monotone des plaines.  Telle une exclamation sur une platitude.

 

Et ses rideaux, qu'émeuvent le moindre souffle, le moindre mouvement, sont aux lieux indiscrets la pudeur des abandons étales.

 

Mais tous les peupliers ne jouent pas aux clochers, bien que sans cesse leurs feuilles carillonnent.  Ils laissent à leur parent d'Italie cette architecture verticale.

 

Ce dernier ne parvint d'ailleurs en France qu'en 1749, année où Buffon publie son Histoire naturelle.

 

Les autres assurément y ont une plus longue histoire.

 

Certains arbres ont des titres ronflants.  Le peuplier l'a très commun, Populus, qui nomme le peuple en latin.

 

Son agitation perpétuelle serait-elle la métaphore du vulgaire inconstant?  L'arbre plébien n'en eut pas moins, à Olympie, le monopole des sacrifices en l'honneur de Zeus.

 

Les Grecs le consacrèrent à Héraclès parce que, descendu aux enfers, il s'était ceint de ses rameaux.

 

Le côté des feuilles qui touchait son front resta clair, l'autre fonça dans la fumée.  C'est le feuillage du peuplier blanc qui figure la dualité de l'être.  

 

Les deux espèces, noir et blanc, confortent singulièrement cette opposition. Tous deux arbres funestes, l'un assombrit la mort, l'autre l'illumine.

 

La symbolique, considérant la légende, le fait encore tendre vers l'androgynie.  En effet, nombre de femmes furent changées en peupliers.

 

Ainsi les héliades pleurant leur frère phaéton.  Une hespéride qui avait perdu les pommes du jardins sacré.  Et Leucé, nymphe rétive, adrée d'Hadès qui la plante dans son royaume.

 

Les anciens voyaient dans la sécrétion des bourgeons de peuplier les larmes des Héliades.  La science quant à elle y trouva la propolis que récoltent nos chères abeilles pour maçonner leurs ruches.

 

Pour le bon peuple, les apothicaires firent force médication des bourgeons de l'arbre tutélaire; balsamiques, diurétiques et sudorifiques. 

 

Dont l'onguent populéum était la panacée.  Aujourd'hui on utilise plus guère que son charbon de bois contre les embarras intestinaux.

 

Par contre, son bois sert le profit de la sylviculture.  Le peuplier est une usine à cellulose.  Sélectionné, résistant, obéissant, il ne pense qu'à pousser très vite.

 

A faire des allumettes, des cagettes, des paniers à huitres, des boîtes à fromage, des caisses et des palettes; pendant ouvrier de son cousin le saule, bohème, qui fait des paniers.

 

 

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