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Le noyer commun (Juglans rgia), tronc droit, forte et ample ramure, étale une cime arrondie.

 

Il redoute les grands froids, aimant chaleur, terres profondes et drainées, lumière et solitude.

 

Sa croissance est assez lente, souvente freinée par les attaques de l'armillaire, champignon parasite des racines, et de l'anthracnose, maladie des feuilles.

 

L'écorce, gris argenté, d'abord lisse se crevasse profondément.

 

Les feuilles, tardives, alternes, vastes, au long pétiole, composées de 5 à 9 folioles ovales, sont vert foncé et aromatiques.

 

Les chatons mâles pendent, très longs.  Les fleurs femelles, globuleuses et glabres, sont solitaires ou en petits groupes.

 

La noix possède une enveloppe molle, qui est le brou.  Une coque dure à deux valves.  Une amande aux cotylédons féculents, oléagineux et savoureux.

 

 

Le noyer noir (Juglans nigra) tient son épithète de son écorce foncée.

 

Importé d'Amérique en Angleterre au XVIIème siècle, il se reproduit spontanément.

 

Plus grand, plus résistant, il a un port élégant et ornemental.

 

Ses noix sont moins bonnes que celles du noyer commun mais il peut croître en peuplement et produit un bois excellent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Noyer

 

(Latin : Juglans)

Petite histoire :

 

Les corneilles aiment à gauler les noix.  Parfois les paysans en abattaient une et la pendaent par une patte, en bonne vue, afin d'effrayer les autres.  Comme ils clouaient les chouettes aux portes des granges pour conjurer les sorts.

 

Le noyer tordait ses branches noueuses, tels des gros serpents.  Et les ailes noires, frissonnant au vent d'automne, semblaient jouer là les mauvaises augures.

 

Cette images illustre les rôles contraires d'un arbre offrant des fruits nourrissants, portant une ombre longtemps crût maléfique.

 

Car le noyer connut le destin des arbres funestes; les anciens semblant l'avoir associé aux divinités infernales, prétendaient que les sorcières s'y assemblaient aux veilles sabbatiques.  

 

Son ombre froide, épaisse, passait pour néfaste, et donnait des maux de tête.

 

Les feuilles odorantes incomodaient les nerveux.

 

Jusqu'à ses fruits que le Moyen Age accusait de paraliser la langue.  Et si ses racines pénétraient les étables, les bêtes dépérissaient, ajoutant encore à la légende.  On a découvert depuis que le noyer pourvoyait ses racines, comme ses feuilles, d'une substance toxique dont les effets empêchent la prolifération des espèces voisines.

 

Ce qui explique les superstitions et sa solitude.

 

Ces réjouissances n'eurent cependant jamais raison de ses bénéfices.  Les médecins antiques, réservant le jus d'olive à leurs salades, prescrivaient l'huile de noix contre le ver solitaire et la gravelle.

 

Dioscoride mélangeait la noix au miel et à l'oignon contre les morsures d'animaux enragés.

 

Et le XVIIème siècle s'aspergeait d'eau de noix vertes pour éloigner la peste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les feuilles servent encore à la médecine.  Stimulantes, résolutives, stomatiques, et dépuratives, telles sont leurs vertus.

 

Le brou, forte teinture et qui passe pour vermifuge, obtint quelques succès contre la syphilis.

 

Et les noix vertes, macérées dans le vin, font une excellente liqueur de table.

 

Les contes dotent la noix de trésors mystérieux.

 

Les traditions nuptiales, depuis Pline, l'ont associé à la fécondité.  On jetait des noix sur les nouveaux mariés.

 

Car ces cerneaux si bien protégés, rappelant étrangement le cerveau humain, évoquent aussi le foetus dans le ventre maternel.

 

D'ailleurs, son nom latin Juglans est la contraction de Jovis glans, le gland de Jupiter.

 

Ainsi la noix, mieux que le fruit commun du chêne, servait-il quelque divin dessein. Mais la psychanalyse prétend désormais qu'une noix symbolise le sexe féminin.

 

Natif d'Asie, le noyer fut sans doute introduit par les Perses, peuple aux grands rois; ce pourquoi les grecs en appelèrent le fruit "noix royale", adjectif dont hérite aujourd'hui son nom savant Juglans regia.

 

Son bois est l'un des plus précieux. On en faisait déjà des meubles sous le sanglant Tibère.

 

Gris brun, veiné de noir, le grain serré, acquérant un superbe poli, il est très recherché en ébénisterie.

 

Enfin, comme le frêne servant la guerre et ses hampes, le noyer donne à la chasse ses plus belles crosses de fusil. 

 

 

 

 

 

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