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Les noisetiers ou coudriers, du genre Corylus, appartiennent comme les charmes à la famille des Corylacées à laquelle ils prêtent leur nom.  Une quinzaine d'espèces prospèrent en France.

 

Le noisetier commun (Coryllus avellana), est une espèce indigène très répandue.

 

Le plus souvent haut de 3 à 6 mètres, il en atteint parfois 10.  Cet arbrisseau buissonnant, reconnaissable de loin à son port évasé, rejette abondamment.

 

​Les branches vivent entre 20 et 30 ans.  Mais les rejets permettent à la touffe de vivre une centaine d'années.

 

Son enracinement superficiel rend le noisetier sensible à la sécheresse.

 

L'écorce est lisse, effilochée et d'une couleur brun grisâtre.

 

Les feuilles, alternes, doublement dentées, molles et pubescentes, sont rugueuses au toucher.

 

Monoïque, le noisetier porte des chatons mâles longs, fermes et cylindriques.  Verts, ils se distendent, devenant jaunes ou pourpres.

 

Leurs fleurs femelles, discrètes, émergent en styles des bourgeons.

 

Les fruits, akènes ovoïdes, présentent une coque ligneuse enveloppée d'un involucre.  Ils sont solitaires ou groupés par 2 ou 3.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Petite histoire :

 

Autrefois, lorsque deux amoureux prenaient un chemin de traverse ou qu'ils s'enfonçaient sous le couvert d'un bois, on disait qu'ils allaient cueillir des noisettes.

 

Car quel fruit mieux que les noisettes s'ouvre comme un petit coeur, comme un mot doux se donne au creux de la main, et se croque comme un instant?

 

Et quel arbrisseau, mieux que le noisetier, avec ses rameaux délicats, son ombre légère, pourrait abriter, sous l'envers de ses feuilles, bien des secrets?

 

Pourtant la noisette, comme les traîtrises de l'amour, est difficile à digérer.  Défaut qu'elle ne tient pas de sa coquille mais de l'extraordinaire richesse de son amande oléagineuse, bourrée de nutriments.

 

Et bien avant les barres énergétiques, l'humanité promenait dans ses poches ce garde-manger minuscule.

 

Les anciens se plaignaient donc que, si sobre, ce fruit donnât des céphalées; si sec, il favorisât ballonements et embonpoints.

 

Par bonheur ses chatons, par leurs vertus sudorifiques, contrecarrent ce dernier inconvénient.  Ils sont amingrissants; ce qui n'est pas le cas des gourmandises où tombent les noisettes.

 

La symbolique sut trouver aux noisettes d'autres débouchés.

 

Les Celtes les voyaient comme les fruits de la sagesse intérieure.  Qui en mangeait avait accès aux arts et sciences secrètes.

 

Comme les noix, elles furent mêlées aux rites nuptiaux, à la fertilité.  

 

La tradition celtique fit du noisetier, qu'elle mit dans son calendrier, un arbre magique.  

 

Son bois servait aux tablettes divinatoires druidiques.  Et ses baguettes devinrent les instruments des chercheurs d'eau et de trésors; le sourcier et le radiesthésiste menant toujours devant eux leur branche de noisetier.

 

Le noisetier se fait appeler par son petit nom.  Il tient du latin Corylus son appellation botanique, lui-même dérivé du grec Korus désignant un casque.  C'est le coudrier.  Le fruit rappelait-il sans doute les têtes d'hoplites coiffées du casque corinthien.

 

Abellana nommait la noisette chez les Romains, parce qu'une bourgade de campanie, Abella, était réputée pour sa production.

 

Devenue Avellino en Italien, on appelle depuis "avelines" les grosses noisettes.

 

La haie, l'orée du bois, le bord des chemins rassemblent en bandes populeuses les pieds de noisetiers.

 

L'hiver allume à leurs rameaux une abondance de breloques; ils fleurissent, les pieds dans les feuilles mortes.

 

Partie intégrante du spectacle automnale, accompagnées de vent et de pluie, les noisettes frileuses tombent, serrées les unes contre les autres, rabattant leur chaperon.  

 

Qu'accompagne également l'écureuil, habitant empanaché des lieux prélevant sa dîme.

 

Les rapières du pic, la sittelle, les rapines du campagnol et le mulot.

Noisetier

 

(Latin : Corylus)

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