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Le marronnier fait partie de la famille des Hippocastanacées, qui regroupe une trentaine d'espèces donnant toutes des capsules coriaces aux graines énormes.  Le genre Aesculus en compte 25 à lui seul.

 

L'arbre, qui croît rapidement, peut grimper jusqu'à 25 mètres et atteindre un âge vénérable, d'environ 2 siècles.

 

Le tronc droit porte un houppier pyramidal, à la cime ovoïde et au feuillage épais.

 

L'écorce grise est lisse, puis s'écaille.

 

Les feuilles au long pétiole, composées-palmées, sont formées de 5 à 7 folioles dentelés, vert clair, plus pâles au-dessous, se terminant par une petite pointe.

 

Les fleurs sont des thyrses dressés.  Dans ces grappes, la plupart des fleurs sont mâles.  Seules celles ayant les deux sexes seront fécondées grâce aux insectes assurant la pollinisation.

 

Les fruits mûrissent dans une cupule vert tendre, mate et épineuse, qui s'ouvre en trois fentes pour les libérer.

 

 

Marronnier

 

(Latin : Aesculus hippocastanacée)

Petite histoire :

 


Le marronnier est aux arbres ce que Hans et Gretel est aux belles histoires de notre enfance...quelque chose de magique et d'universel.

 

Celui qui ne l'a rencontré dans une cour de récréation, l'a souvent croisé dans les allées d'un parc, au bord d'une avenue ou, solitaire, passant ses grands bras par-dessus les murs d'une maison bourgeoise.

 

Tous les écoliers se souviennent d'avoir étudié ses feuilles et ses graines, se rappellent d'un jour où leurs poches ont débordé d'une récolte trop abondante.

 

Car, blotti dans la main, le marron, comme un fruit anchanté, fait briller le regard.

 

A moins que la lumière de tant d'yeux agrandis fasse luire le marron.

 

Ce fruit immangeable pour les hommes, séduisant, à l'inutilité duquel on ne peut se résoudre, connut, à défaut de nos casseroles, les faveurs de la superstition.

 

Et comme un prétexte à perpétuer les maraudes enfantines, on en mettait dans ses habits pour guérir des petits maux.

 

Durant le blocus continental, les médecins remplacèrent le quinquina par l'écorce de marron.

 

Sa teinture alccolique, à raison d'une cuillère à bouche dans un verre de chicorée sauvage, calmait les douleurs d'estomac.

 

Et la Faculté reconnut les propriétés de l'écorce de l'arbre dans le traitement des troubles de la circulation.

 

 

De ses graines, on tirait la saponine, principe amer qui remplaçait le savon, à laquelle on attribuait encore des vertus sternutatoires.

 

Débarrassées de ce composant, elles donnaient une fécule que l'on comparait à celle de la pomme de terre et qui servait, mêlée en moindre partie car demeurant toxique en quantité, à nourrir le bétail.

 

C'est d'ailleurs à cette dernière réputation que le marronnier doit son nom savant d'Aeculus hippocastanum.

 

Le premier terme désignait en latin le chêne rouvre dont on consommait les glands.  Le second, littéralement "châtaigne de cheval", évoque l'ancien usage de traiter les chevaux poussifs avec la farine de marrons cuits.

 

En 1615, commençait une immense conquête.

 

Cette année-là, un certain Bachelier, botaniste de retour de Constantinople, plante à Paris le premier marronnier.

 

Un autre cependant, de semblable origine, fêtait la quarantaine au jardin impérial de Vienne, où l'avait bichonné le Français Charles de Lescluse.

 

On nommait alors l'arbre "marronnier d'Inde" par pure fantaisie.

 

Or, bien que les botanistes soient allés l'y chercher, et qu'ils aient découvert au pied de l'Himalaya une espèce voisine (Aesculus indica), notre marronnier n'a jamais crû dans ces contrées.

 

Son berceau, balkanique, s'étend du Nord de la Grèce à la mer Caspienne.

 

Mais de récentes découvertes prouvent qu'il poussait chez nous dès le IIIème siècle; et démontrent que les archéologues n'apprécient guère les histoires toutes faites.

 

Le marronnier a d'autres occupations.  L'arbre munificent, que le printemps chamarre comme un officier d'opérette, le couvrant de couleurs et de fougères, figure la haie d'honneur de bien des avenues, paradant en promenade...pour le plus grand bonheur des yeux.

 

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