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Le diabète à La Réunion

Le diabète est une affection très répandue à La Réunion.

Il entraîne souvent des complications, source de handicaps, et réduit l’espérance de vie.

 

Le diabète est une maladie métabolique caractérisée par une hyperglycémie chronique (taux de glucose dans le sang trop élevé) résultant d’une déficience de sécrétion d’insuline et/ou d’anomalies de l’action d’insuline.

 

Il existe deux types de diabète :

 

Le diabète de type 1 représente environ 6% des cas de diabète en France et débute en général dans l’enfance ou l’adolescence.

Ce type de diabète est dit insulino-dépendant car le traitement par insuline est indispensable (injection quotidienne d’insuline pour assurer la survie).

 

Le diabète de type 2, dit non insulino-dépendant, est la forme la plus fréquente du diabète.

C’est une maladie d’installation progressive pouvant évoluer durant de nombreuses années de manière asymptomatique (sans manifestation clinique).

Il représente 94% des cas de diabète en France et apparaît en général à partir de 40 ans.

Le traitement repose sur des mesures hygiéno-diététiques (régime, activité physique) qui peuvent être associées à des médicaments antidiabétiques oraux ou à l’insuline.

 

Le diabète a de graves conséquences sur la vie du diabétique et pour la société; sa prévention en apparaît d’autant plus nécessaire.

 

On assiste à une véritable épidémie de diabète au niveau mondial.

Selon l’OMS le nombre de diabétiques estimé à 177 millions en 2000, devrait s’élever à au moins 300 millions en 2020.

Quant au nombre de décès, il se situerait actuellement autour de 4 millions par an, avec une proportion importante imputable aux complications cardiovasculaires.

 

 

Un risque accru de déficiences et incapacités :

 

À La Réunion, comme dans d’autres régions tropicales, les taux de prévalence du diabète de type 2 sont particulièrement élevés.

 

Les personnes atteintes de diabète sont à long terme victimes de complications, sources de handicap; les complications les plus fréquentes sont les rétinopathies et les néphropathies qui concernent deux diabétiques sur dix.

La Réunion est caractérisée par la fréquence du diabète traité la plus élevée de France en 2009 (8,8% à La Réunion, le double de celle observée en France).

 

La survenue du diabète est plus précoce à La Réunion.

 

Près de 3 900 Réunionnais ont été admis en Affections de Longue Durée (ALD) pour diabète en moyenne chaque année sur la période 2008-2010.

Le diabète constitue le 2ème motif d’admission en ALD (28%), après les maladies cardiovasculaires (37%).

Le nombre d’admissions en ALD pour diabète a fortement augmenté entre 2002 et 2010 (+61%).

 

Près de 39 400 Réunionnais bénéficiaient d’une exonération du ticket modérateur au titre d’une ALD pour diabète au 31 décembre 2010.

Le taux standardisé d’inscriptions en ALD pour diabète est estimé à 6,8% à La Réunion, soit un taux deux fois plus élevé que le taux métropolitain (3,2%).

 

Près de 250 décès directement liés au diabète en moyenne par an sur la période 2008-2010.

 

La Réunion est particulièrement concernée par les facteurs de risques comportementaux aux origines du diabète de type 2.

 

Le diabète constitue une priorité régionale de Santé Publique.

Un service d’accompagnement des patients diabétiques, Sophia, est expérimenté sur l’île depuis 2009 par la CGSS afin de limiter les complications liées au diabète.

 

Fin 2012, 11 programmes d’éducation thérapeutique « diabète » sont autorisés par l’ARS OI (Agence de Santé Océan Indien).

 

 

En France, la prévalence du diabète traité pharmacologiquement est estimée par l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) à partir des données de l’Assurance Maladie.

Entre 2000 et 2011, le taux de prévalence du diabète en France n'a cessé d’augmenter (+5,4% par an entre 2000 et 2011).

Il a même progressé plus vite que prévu.

En 2011, on estimait à plus de 3 millions le nombre de personnes atteintes, des chiffres supérieurs à ceux attendus normalement pour 2016.

En 2000, le taux de prévalence du diabète traité pharmacologiquement était de 2,6%.

En 2006, il était déjà à 3,95%.

En 2009, il est estimé à 4,4% et il atteint 4,6% en 2011.

A cette estimation, il faut ajouter la prévalence du diabète diagnostiqué et non traité pharmacologiquement et celle du diabète non diagnostiqué.

Celles-ci ont été estimées par l’Etude Nationale Nutrition Santé (ENNS), respectivement à 0,6% et 1,0% chez les personnes âgées de 18 à 74 ans vivant en France métropolitaine en 2006.

Dans ce groupe d’âge, environ 20 % des personnes diabétiques étaient non diagnostiquées.

 

La Réunion se caractérise par la prévalence du « diabète traité » la plus élevée de France.

 

En 2009, le taux standardisé de prévalence du diabète traité y était de 8,8%; taux le plus élevé de l’ensemble du territoire français, 2 fois supérieur au taux national (4,4%).

 

L’augmentation du taux de prévalence est plus rapide à La Réunion, de l’ordre de +1,5% entre 2006 et 2009, contre +0,6% au niveau national.

 

 

Des disparités selon le sexe, l’âge et la zone géographique

 

Les données épidémiologiques disponibles confirment des disparités liées au sexe (les hommes sont plus touchés que les femmes), à l'âge (les taux de prévalence sont plus élevés après 60 ans), aux conditions sociales, ainsi que des disparités géographiques.

 

Les taux de prévalence les plus élevés en France sont toujours en outre-mer où l’on observe, à l’inverse de la métropole, que les femmes sont plus touchées par le diabète que les hommes.

 

Cette disparité géographique n’est pas sans traduire des différences sociales : le diabète est plus fréquent dans les groupes sociaux les moins favorisés.

 

 

Les causes du diabète

 

Parmi les causes du diabète, figurent toujours les facteurs de prédisposition (gènes, antécédents familiaux...).

 

Le vieillissement de la population, le dépistage précoce et l'amélioration de l'espérance de vie des personnes traitées pour diabète augmentent mécaniquement les chiffres.

 

Mais - pour le diabète de type 2 - ce sont surtout des facteurs sociaux et environnementaux (liés aux modes de vie) qui expliquent cet accroissement constant : alimentation malsaine (trop grasse et trop sucrée), surpoids, obésité, manque d'activité physique, sédentarité constituent les principales causes du diabète.

Les complications du diabète

 

Les complications du diabète sont fréquentes et graves : cécité (c'est la première cause de cécité en France), maladies rénales, plaies du pied conduisant parfois à l’amputation, infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral (AVC), etc.

 

A titre d'exemple : sur les 2,4 millions de personnes diabétiques traitées vivant en France métropolitaine en 2007, 480 000 auraient subi une complication coronaire, 94 000 auraient perdu la vue d’un œil et 7 000 seraient greffées ou dialysées, 36 000 seraient amputées d’un membre inférieur et 240 000 auraient eu un mal perforant plantaire.

 

 

Un sur-risque féminin à La Réunion

 

Fait particulièrement notable, à l’inverse de la métropole, le diabète de La Réunion et des régions d’outre-mer de manière générale, se caractérise par un sur-risque féminin.

 

A La Réunion, la part de femmes parmi les patients traités pharmacologiquement pour diabète était de 58,3% en 2009 contre 47,5% au niveau national.

 

Le diabète traité touchait 9,6% des femmes et 7,9% des hommes en 2009 à La Réunion (chiffres en constante augmentation...).

 

 

Une survenue du diabète plus précoce à La Réunion

 

En 2009, les personnes traitées pour diabète sont âgées en moyenne de 60 ans à La Réunion, contre 65,1 ans au niveau national.

 

La Guyane et La Réunion sont caractérisées par les moyennes d’âges les moins élevées de l’ensemble du territoire français.

 

 

Admissions en ALD pour diabète à La Réunion

 

► Près de 3 900 nouvelles admissions en ALD pour diabète en moyenne chaque année sur l’île Sur la période 2008-2010, 3 871 personnes ont été nouvellement admises en Affection de Longue Durée (ALD) pour diabète en moyenne, chaque année, à La Réunion, soit près de 5 Réunionnais sur 1 000.

 

► Le diabète, 2ème motif d’admission en ALD Sur la période 2008-2010, le diabète constitue le 2ème motif d’admission en ALD (28%) derrière les maladies cardiovasculaires (37%) et devant les cancers (12%).

 

Le nombre de nouvelles admissions en ALD pour diabète a augmenté de 61% entre 2002 et 2010, plus particulièrement chez les hommes (+67%).

 

 

 

Une majorité de 35-74 ans parmi les nouveaux admis en ALD pour diabète

 

Entre 2008 et 2010, les patients nouvellement admis en ALD pour diabète sont majoritairement âgés de 35 à 74 ans (86%).

 

Près de 76% des nouvelles admissions en ALD pour diabète concernent des patients âgés de moins de 65 ans sur la période 2008-2010.

 

 

Une majorité de femmes chez les nouveaux admis en ALD

 

Sur la période 2008-2010, la proportion de femmes est de 52% parmi les nouvelles admissions en ALD pour diabète.

Cette part est plus importante chez les plus jeunes (62% de femmes chez les moins de 25 ans) et les plus âgés (57% de femmes chez les 65 ans et plus).

 

 

Des admissions en ALD plus précoces chez les hommes

 

Les nouvelles admissions en ALD pour diabète avant 65 ans sont légèrement plus fréquentes chez les hommes : 79% des admissions en ALD pour diabète chez les hommes surviennent avant cet âge contre 73% pour les femmes.

Taux standardisé de nouvelles admissions en ALD pour diabète : 607/100 000 hab.

 

Le taux standardisé (lissé sur la période 2008- 2010) de nouvelles admissions en ALD pour diabète est estimé à 607 admissions pour 100 000 habitants à La Réunion, soit près de 2 fois supérieur au taux métropolitain.

 

Près de 39 400 personnes étaient inscrites en ALD pour diabète fin 2010 sur l’île.

 

Au 31 décembre 2010, près de 39 400 Réunionnais bénéficiaient d’une exonération du ticket modérateur au titre d’une ALD 8 pour diabète, soit près de 5 habitants sur 100 (chiffres en constante augmentation).

 

 

 

Plus de 3 300 séjours hospitaliers liés au diabète à La Réunion en 2011

 

En 2011, les services de soins de courte durée MCO ont enregistré 3 335 séjours hospitaliers en hospitalisation complète pour diabète, soit un taux brut régional de 4 séjours pour 1 000 Réunionnais.

 

 

Des hospitalisations plus précoces chez les femmes

 

Les hospitalisations avant 55 ans sont légèrement plus fréquentes chez les femmes : 59% des séjours hospitaliers féminins surviennent avant cet âge contre 54% pour les hommes.

 

Chez les hommes, les pics de fréquence sont observés entre 45 et 64 ans (près de la moitié des hospitalisations).

 

Chez les femmes, les hospitalisations se concentrent entre 35 et 74 ans (59% des hospitalisations féminines).

Mortalité par diabète à La Réunion

 

 

► Près de 250 décès liés au diabète en moyenne chaque année sur l’île

 

A La Réunion, le diabète a été responsable de 247 décès, en moyenne chaque année, entre 2008 et 2010.

 

Le taux brut de mortalité régional est de 30 décès pour 100 000 habitants sur la période 2008-2010.

 

 

► Des décès par diabète majoritairement féminins

 

Près de 6 décès liés au diabète sur 10 ont touché des femmes, soit 139 décès en moyenne par an sur la période 2008-2010 (sex ratio H/F : 0,8).

 

 

Mortalité prématurée : les hommes davantage concernés

 

Avant l’âge de 65 ans, les décès sont considérés comme prématurés : 55 Réunionnais meurent en moyenne chaque année prématurément en raison du diabète sur la période 2008-2010 (22% des décès).

 

La mortalité prématurée (avant 65 ans) est plus fréquente chez les hommes : 31% contre 15% chez les femmes.

 

 

Une mortalité régionale supérieure à celle de la métropole

 

La mortalité par diabète est plus élevée à La Réunion qu’en métropole : un taux régional standardisé près de 4 fois supérieur au taux métropolitain (62 décès pour 100 000 habitants contre 17 pour 100 000 en métropole sur la période 2008-2010).

La surmortalité régionale est observée quel que soit le sexe.

 

 

Taux standardisé de mortalité par diabète plus élevé dans le bassin Est

 

Le taux standardisé régional de mortalité par diabète masque de fortes disparités territoriales et varie de 58 décès pour 100 000 habitants sur le territoire de Santé Nord-Est à 60 pour 100 000 sur le territoire de Santé Sud et 66 pour 100 000 sur le territoire de Santé Ouest.

 

Le taux standardisé le plus élevé est observé dans le bassin Est avec près de 72 décès pour 100 000 habitants (chiffres en constante augmentation).

 

 

 

 

Facteurs de risques et déterminants

 

► Une maladie d’origine multifactorielle :

 

Divers facteurs constitutionnels et comportementaux expliquent la progression du diabète : prédisposition génétique, âge, obésité…

 

 

► Un risque d’augmentation dans les années à venir :

 

La population actuelle de La Réunion est jeune comparativement à celle de la métropole : en 2009, seulement 12% des Réunionnais avaient 60 ans et plus, contre près de 23% en métropole.

 

Néanmoins, à l’horizon 2040, le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus aura triplé et elles représenteront plus du quart de la population réunionnaise.

 

Le vieillissement prévisible de la population réunionnaise ainsi que la précocité de la survenue du diabète sur l’île laissent supposer que la morbidité et la mortalité par diabète vont s’accroître dans les prochaines années.

Ce constat renforce la nécessité de la prévention et de la prise en charge de cette pathologie.

 

Il est probable que la prévalence du diabète continue de progresser du fait du vieillissement de la population générale (fréquence diabète liée à l’âge), de l’allongement de l’espérance de vie des patients diabétiques (meilleure qualité des soins) et de l’augmentation de la fréquence de l’obésité (facteur de risque majeur mais modifiable).

► Des facteurs comportementaux propices au développement du diabète

 

D’autres facteurs comportementaux influencent l’incidence du diabète.

Les comportements hygiénodiététiques défavorables constituent un facteur de risque de la maladie mais sur lequel il peut être possible d’agir.

 

L’obésité demeure l’un des principaux facteurs de déclenchement de la maladie.

 

Les dernières données disponibles sur les prévalences de la surcharge pondérale à La Réunion mettaient en évidence des proportions en population générale plus élevées dans notre région que par rapport à la moyenne métropolitaine.

La dernière estimation de la prévalence de la surcharge pondérale à La Réunion était de 50% en 2001, contre 41% en métropole en 2003.

Les enquêtes santé scolaire de la DREES indiquent également une plus forte prévalence des problèmes de surpoids à La Réunion : 26% des enfants scolarisés en CM2 en 2004-2005 sont en surcharge pondérale contre 20% au niveau national, il en est de même pour 21% des enfants scolarisés en 3ème en 2003-2004 (contre 17% en France métropolitaine).

 

Les dernières enquêtes locales sur l’alimentation et l’activité physique révélaient également une pratique insuffisante d’activité physique régulière au sein de la population.

 

Déjà en 2004, les enquêtes en population générale montraient des comportements à risque en terme d’alimentation.

Des écarts entre pratiques et recommandations hygiéno-diététiques étaient ainsi observés, principalement pour les fruits et légumes, les produits laitiers et l’activité physique.

 

Selon les résultats de ces mêmes enquêtes, plus de 60% des personnes étaient en dessous des recommandations en ce qui concerne l’activité physique, à savoir une activité physique journalière représentant l’équivalent d’au moins 30 minutes de marche rapide par jour. 

Contacts utiles

Sources : ARS OI, ATIH, CCMSA, CNAMTS, CIC-EC, FNORS, INSEE, INSERM CépiDc, InVS, RSI, SNIIR-AM.

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