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Le hêtre, de sa hauteur et de son nom, domine la famille des Fragacées; laquelle compte environ 600 espèces classées en six genres, dont trois peuplent l'Europe : Fagus, Quercus et Castanea.

 

Le hêtre commun (Fagus salvatica) est, comme le chêne, l'arbre de nos forêts.

 

Son peuplement en occupe la deuxième place en superficie.

 

Essence océanique aimant la pluie, les sols meubles et frais, on le trouve aussi en montagne.

 

En futaie, son tronc est impeccablement droit, cylindrique et nu jusqu'à 20 mètres de hauteur.  Plus court et branchu s'il est solitaire.

 

Son feuillage très dense, les entrelacs qu'il forme avec ses congénères, ses racines abondantes, son humus acide interdisent un sous-bois végétatif.

 

Atteignant les 40 mètres, il vit trois siècles, mais il arrive que certains sujets remarquables dépassent largement cet âge.

 

L'ecorce, gris clair aux tâches blanchâtres, reste lisse.

 

Les feuilles alternes, ovales, aux bords ondulés, sont coriaces et brillantes, vert foncé dessus, plus pâle dessous.

 

Les chatons mâles, pédonculés, pendant.  Les fleurs femelles vont par 2 dans une cupule aux pointes molles et duveteuses.

 

Les faines, hérissées, s'ouvrent quand elles sont mûres sur 2 graines sèches et luisantes.  Elles sont comestibes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La variété tortuosa se distingue étrangement du hêtre commun.

 

De moeurs semblables, les faux de Verzy développent, sur la montagne de Reims, une architecture étonnante, fourchaisons multiples et branchanges enchevêtrés en parasol.

 

Ils rampent et se dressent comme d'étranges créatures.  Il existe trois sites de ces êtres tortillards en Europe.

 

Leur origine mérovingienne, qu'on a tenté d'expliquer par nombre de théories plausibles ou farfelus (dont la chute d'un météore radioactif) reste à ce jour mystérieuse.

 

Hêtre

 

(Latin : Fagus)

Comme l'aubépine, il figure la mère des bois, protectrice et nourrissante.

 

Gîte de sa feuillée impénétrable, manne des faines.

 

Ces fruits, très gras, entretinrent hommes, bestiaux et volailles.

 

On en faisait une huile dont on disait la qualité à peine inférieure à celle de l'huile d'olive, et de conservation plus longue car ne rancissant pas.

 

Le bois de hêtre dégage en brûlant une forte chaleur.

 

Aussi des hêtraies entières ont-elles été englouties par les verreries et fonderies.

 

Injecté de sulfate de fer, on faisait avec ses madriers des traverses de chemins de fer et des quilles de navires de guerre.

 

En menuiserie, il servait aux meubles de cuisine, aux étaux de boucher, aux établis.

 

En boisselelerie, il devint moule à fromage, seau, mesure à grains.

 

En tournage, manche d'outil, tête de maillet.

 

 

Petite histoire :

 

La fouine, sanguinaire et défiante, et aussi très curieuse.

 

Autrefois, les chasseurs la faisaient sortir de son repaire en affûtant une scie.

 

Et s'il lui revient l'honneur d'être citée sur cette page dédiée au hêtre, c'est qu'elle porte son nom.

 

Aucun arbre ne se targue d'avoir un mammifère dans la famille.fût-il une pièce rapportée.

 

En latin, fagus désigne le hêtre.  D'où les alterations foyard, fayard, fau, fou, voire fouet, qui ont longtemps prévalu.

 

La fouine est la "martre du vieux fou", car on lui disait préféré la hêtraie.

 

Le mot hêtre, quant à lui, désignait un jeune tronc rejeté des souches et que l'on coupait régulièrement.

 

Le hêtre puissant joue le père fouettard mieux que le bouleau gracile et ses verges.

 

 

L'histoire du hêtre n'est pas comparable à celle de son cousin le chêne, qui l'a suppalnté, sauf par la taille, dans bien des domaines.

 

Les Celtes en firent cependant un des 4 piliers de leur calendrier.

 

Les Grecs l'ignoraient puisqu'il n'avait pas l'heur de croître en leur pays.

 

Les Romains, chez qui il restait rare, semblent l'avoir un temps vénéré...Un quartier de Rome, le Fagutal, avait été un bois sacré.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La légende l'associe à la Sagesse et au Savoir.

 

Elle raconte que ses fines feuilles de bois formèrent le premier livre.

 

D'ailleurs, en anglais, beech, qui désigne le hêtre, auparavant s'écrivait boc, qui devint book.

 

Et buche, "hêtre" en allemand, donna Buch, "livre".

 

Enfin, charronnerie et carrosserie l'employaient à l'envie.

 

Les sabots de hêtre étaient résistants à l'eau, mais avaient l'inconvénient d'être cassants et froids en hiver.

 

On affirmait jadis que l'eau séjournant ans quelque creux de hêtre guérissait les pellicules et les croûtes.

 

Si son écorce, tonique et fébrifuge est aujourd'hui délaissée, il donne par contre un goudron, la créosote, puissamment antiseptique, souverain pour les bronches.

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