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Du genre Juniperus, le genévrier commun (juniperus communis) est une espèce extrêmement répandue à travers le monde.

 

C'est un conifère aux rameaux abondants pourvus d'aiguilles piquantes, aplaties et distribuées en volutes par 3.

Espèce droïque, ses fleurs femelles se transforment en un cône dont les écailles charnues s'unissent pour former un fruit globuleux noir bleuté, improprement appelé baie, auquel le botaniste donne le nom de "galbule".

 

On faisait bien plus de cas jadis de cet arbre piquant, dont on ne se rappelle plus guère aujourd'hui qu'en croquant un de ses fruits âpres au détour d'une choucroute.

 

Bien que Pline n'appréciât guère sa silhouette, l'Antiquité usait largement de ses baies.

 

Deux siècles avant Jésus-Christ, Caton le Censeur, dans un traité d'agriculture, citait déjà le vin de genièvre et ses dons diurétiques.

 

Il n'y a pas si longtemps, les gens ajoutaient dans sa recette une poignée d'absinthe avant de le mettre en tonneau.

 

Stimulants, ses grains réveillaient les ardeurs digestives, facilitant la digestion. Elles sont également toniques et dusorifiques.

 

Epice rustique, il relevait les saumures et les marinades.

 

C'était l'aromate particulier des grives rôties, les fins cuisiniers en garnissant le dessous des ailes.

Genévrier

 

(Latin : Juniperus)

D'ailleurs les amateurs ne les tuaient jamais avant la fin novembre, comme pour les merles, car ces oiseaux qu'engraissaient les champs, qu'attendrissaient les vignes, allaient parfumer leur chair avec du genièvre.

 

Alexandre Dumas résume toutes les vertus de la baie bénéfique qui "conserve le cerveau, réconforte la vue, nettoie la poitrine, chasse les vents et facilite la digestion..."

 

D'une saveur chaude, amère, analogue à celle de la térébenthine, elle parfume les eaux-de-vie de céréales qu'apprécient les pays du Nord.

 

Le gin, aromatisé avec les baies de notre arbre, porte fièrement le nom qu'il lui doit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le mot Arkenthos le désignait en grec. Celui-ci dérive des verbes "éloigner", "écarter", car rien ni personne ne vint jamais s'y frotter.

Et ses épines, selon les vieilles superstitions, repoussaient toute humeur malsaine, influence maléfique, infections, sorcières et malandrins.

 

Sa flamme odoriférante combattait les épidémies, et ses rameaux pendaient dans les maisons.

 

​Du genévrier oxycèdre, dont on distille le bois, on tire une essence empyreumatique; l'huile de cade, souveraine contre les ulcères et les maladies de peau.

 

Vingt gouttes en friction sur l'épigastre faisaient un excellent vermifuge.

 

Les vétérinaires s'en servaient également contre la gale du mouton.

 

Du genévrier sabine, ainsi nommé par les Romains parce qu'il poussait chez le peuple voisin des Sabins, on a extrait longtemps l'huile de sabine qui, étant un emménagogue (provoquant les menstrues), constituait un puissant abortif.  

 

Le bois du genévrier commun ne connut pas comme ses fruits les boutiques d'apothicaires.  Il servait aux haies, aux clôtures de garenne, ses tiges fournissant des échalas de longue durée.  

 

Tendre mais difficile à fendre, il fut fort apprécié des tourneurs pour son beau poli.  Artistes et ébénistes en font des sculptures, objets précieux et autres meubles d'art.

© 2015 by Amandine DECLAIRCY all rights reserved.

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