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La famille des Oléacées, qui compte surtout des arbustes, a deux grands ambassadeurs en Europe, l'olivier et le frêne.

 

Le genre Fraxinus y délègue le frêne commun (Fraxinus excelsior) et, dans le Sud, le chêne oxyphille (Fraxinus angustifolia).

 

 

Le frêne commun, essence de lumière, préfère aux bosquets les stations solitaires.

 

Résistant au froid, il se plaît en assise profonde, s'adaptant aux autres terrains, même calcaires.

 

Il arrive de le voir dans les lieux plus humides en amitié avec l'aulne.

 

Grand arbre aux branches ascendantes, il peut dépasser 30 mètres.

 

L'écorce, d'abord gris vert et lisse, fonce et crevasse.   Les feuilles, opposées, tardives, sont composées de 7 à 15 folioles dentelées.

 

Les fleurs apparaissent avant la feuillaison, nues, en panicules dressées sur le rameau.

 

Les fruits, nommés samares, pendent en grappes abondantes.

 

 

Le frêne oxyphille remplace le précedént sur les rives méditerranéennes, le long du Rhône et dans le Sud-Ouest.

 

Compère de l'orme et du peuplier, il apprécie particulièrement le bord des rivières. 

 

Plus petit, il pousse plus rapidement.

 

Coriaces, ses feuilles arbores des folioles moins nombreuses, vert foncé, luisantes, épaisses, le dessous pubescent.

 

L'écorce se fissure davantage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Petite histoire :

 

 

Si le roi chêne a ses truffes, le frêne, grand seigneur, a sa cour de morilles.   Signe de noblesse que ne dément pas son cousinage avec l'olivier.   Et que porte aux nues le nom de l'espèce la plus répandue, Fraxinus excelsior, dont l'adjectif signifie "le plus élevé".   D'ailleurs, comme les vieux artistocrates, l'arbre plonge ses racines dans un lointain passé.

 

Les peuplades germaniques et scandinaves le tenaient pour l'Arbre du monde rassemblant l'Univers dans sa ramure, l'invincible qu'aucune catastrophe n'ébranle, le fécond d'où renait toute vie.

C'est de lui qu'Odin tenait la science sacrée des runes.

Les dieux s'assemblaient à son ombre comme sur l'Olympe.   Et il fut l'arbre de Poséidon.

 

 

Frêne

 

(Latin : fraxinus)

Les Celtes le regardaient comme un arbre sacré.  

 

Il connut donc la cognée du chrétien.  Mais les superstitions ont la vie dure.  

 

S'embarquant pour l'Amérique au XIXème siècle, les Irlandais débitèrent le descendant d'un frêne sacré pour en emporter les morceaux.

 

Saint Patrick, parait-il, chassa tous les serpents d'Irlande avec un bâton de frêne.

 

La tradition chrétienne reprenait là une croyance antique.

 

Au Ier siècle, les Grecs Dioscoride et Pline l'ancien vantaient déjà le suc des feuilles comme un antidote aux morsures.  

 

Le frêne étendait en toutes contrées ses bras de guérisseur.

 

En Angleterre, il était réputé rendre la santé aux enfants rachitiques ou hernieux.

 

Ses feuilles laxatives soulageaient le foie, les rhumatismes, la goutte, étaient expectorantes, et fournissaient par ailleurs une belle couleur bleue.

 

Son écorce cicatrisante et fébrifuge était un succédané du quinquina.

 

 

 

 

Habillant d'élégance sa stature puissante et élancée, un vieux frêne solitaire en impose.

 

Ce qui n'empêchait pas les paysans de saccager ses branches, en donnant les feuilles en pâture aux boeufs, moutons et autres chèvres.

 

Mais ce fourrage transmettait au lait de vache une saveur désagréable.

 

Par contre les feuilles servaient à la fabrication d'une boisson fermentée, populaire avant gurerre, la frénette.

 

Le frêne est un bois rosé, dur, lourd et flexible.

 

Résistant, on l'employait en charronerie, en tabletterie et on en faisait des manches...ce qui lui valut peut-être sa réputation de balais de sorcière.

 

Enfin, comme celles d'Achille et d'Odin, les hampes des lances guerrières usaient de son bois.

© 2015 by Amandine DECLAIRCY all rights reserved.

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