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Epicéa

 

(latin : picea, progrem. : arbre à résine)

Le genre Picea, groupant une cinquantaine d'espèces, relève de la famille

des Pinacées.

 

L'épicéa commun (Picea excelsa) est l'essence indigène peuplant montagnes

et plantations industrielles.

 

Le sol lui est indifférent et il supporte les très grands froids.

 

L'écorce brun rouge est d'abord lisse, finement écailleuse, puis s'exfolie par

plaques.

 

Les petites aiguilles, vert foncé luisant, piquantes, solitaires, distribuées tout

autour du rameau, persistent jusqu'à sept ans.  

 

Espèce monoïque, ses chatons femelles, dressés, murissant avec les mâles,

sont fécondés par ceux d'autres sujets qui, ovoïdes, répendent un pollen

abondant.  Les cônes, fusiformes, aux minces écailles, pendent en solo.

 

 

 

 

 

Petite histoire :

 

​Rétablissement d'un fait souvent oublié : le sapin de Noël n'est pas plus un

sapin qu'un robinier n'est un acacia.

 

Le conifère qui figure l'arbre festif se nomme épicéa.

 

Pour simplifier les choses, Liné le nomma Pinus abies, c'est-à-dire pin-sapin, et le casa chez les pins.

 

Plus tard Dietrich, un autre botanniste, créa le genre Picea.  

 

Enfin pour couronner ces fantaisies, les Français le nomment sapin rouge et sapin de Norvège.

 

On doit le sapin décoré aux allemands, ses lumières à Luther, sa crèche à Saint François, le Père Noël à Saint Nicolas.  

 

Et ce furent les alsaciens, s'expatriant après la guerre de 1870, qui apportèrent la tradition du sapin de Noël en France.

 

Mais les Celtes, dans leur calendrier, avait déjà fait de l'épicéa l'arbre de l'enfantement au jour du 24 décembre. Quand le Sauveur n'était encore que le soleil.

 

Epicéa dérive du latin pix, désignant la poix.  Et son qualificatif savant d'excelsa, "élevé", traduit bien sûr sa haute taille.  

Mais ces précisions ne sauraient le différencier du sapin dont il partage le nom et l'habitat.  

 

Sa silhoutte, par contre, évoque l'image qu'on a du "vrai-faux-sapin".  C'est lui que les enfants dessinent et que l'on retrouve partout à Noël.

 

Son écorce écailleuse et rougâtre, le drapé de ses branches, ses cônes pendant qui, tombés, restent entiers, forcent l'identification.  

 

Malgré ses boules et guirlandes, l'épicéa ne réjouit pas tout le monde.  Car il a mis bien malgré lui des sites en uniforme et casque à pointe.

 

L'opinion s'est émue des plantations serrées envahissant des paysages où ce résineux ne faisait pas partie de la famille, pour cause de rendement.  

Et ses sous-bois acides, déserts, n'invitent pas franchement à la promenade.

 

L'épicéa ne méritait pas ça, celui qu'Apollinaire voyait comme un astrologue, et dont les plus grands luthiers allaient frapper le tronc pour mieux choisir le bois de leurs violons...car un Stradivarius lui doit ses merveilleuses résonances; son coprs et son âme, ce petit cymindre joignant la table et le fond, sont en épicéa.

 

 

© 2015 by Amandine DECLAIRCY all rights reserved.

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