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SANTÉ RÉUNION
Petite histoire :
D'abord formule incantatoire et magique, son nom désigna ensuite les attraits tangibles des femmes, pour finir en attirante gracieuseté. Or ce charme-là n'a rien à voir avec l'arbre, quoiqu'on les confonde tous deux dans l'expression très usité "se porter comme un charme"...L'exactitude proverbiale ne saurait toutefois déprécier les charmes du charme. Car c'est un arbre épatant, dont même la taille ne peut rabattre la vitalité.
A la différence de bien de ses pairs, le légendaire ne s'est pas attardé sous ses branches. On cherche en vain dans l'abondance des mythes et des superstitions un mot le concernant.
Seul le calendrier celtique en fait, entre le frêne et le figuier, l'arbre tutelaire des natifs du 2 au 11 décembre et du 4 au 13 juin.
Les Celtes appréciaient cette essence pour les clos et les remparts que leur donnaient ses haies impénétrables. Nos sages charmilles n'en perpétue aujourd'hui qu'un pâle souvenir.
Mais c'est dans les jardins que le charme connut ses heures les plus glorieuses. Quand les allées, palissades, topiaires et labyrinthes se vêtaient de ses habits gaufrés.
Son bois d'un blanc jaunâtre, lourd, dur, était difficile à travailler à cause de ses esquilles.
Cependant, il se tournait et se polissait aisément. Très résistant aux chocs, il servait aux charrons. Qualité qui le portait encore sous le couperet des bouchers, le transformant en manches d'outils, maillets, quilles et queues de billard.
Bois d'intérieurn car redoutant l'humidité, le charme n'est jamais passé pour un bon charpentier, et certains coléoptères xylophages adorent hélas le mettre à leur menu.
Sa combustion lente et son pouvoir caloriphique en faisait surtout un excellent bois de chauffage. Aussi le traitait-on en cépées, ses tiges croissant rapidement des souches. Le bois de charme était prisé des charbonniers pour ses rendements élevés.
Charme
(latin : Carpinus)
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Les charmes appartienent, avec les noisetiers, à la famille des Corylacées.
Le charme commun (carpinus betulus) est une essence forestière résistante au froid et à la chaleur, préférant les sols frais mais pouvant se contenter des calcaires.
Exploités surtout en taillis, le charme ne craint pas l'ombre et rejette de souche avec vigueur et abondance.
Et ses branches s'enracinent lorsqu'elles touchent terre.
Tout cela en fait l'arbre idéal des haies épaisses.
On le repère aisément à sa colonne cannelée, dont la section n'est pas circulaire mais sinusoïdale.
L'écorce, toujours lisse, est d'un gris cendré parcemé de taches plus claires, ressemblant fort à celle du Hêtre.
Les feuilles, alternes, ovales, pointues, finement dentelées, offrent un gaufrage caractéristique rythmant des nervures non ramifiées.
Elles jaunissent puis brunissent à l'automne, restant en place tout l'hiver.
Les chatons mâles pendent, cylingriques; les fleurs femelles, à pistil rouge, restent plus petites.
Les fruits, en grappes, sont des akènes aplatis chapeautés par une grande bractée.