top of page

L'Aromathérapie en 22 questions / réponses

 

1. Qu'est-ce qu'une huile essentielle?

 

Une huile essentielle est une fraction odorante volatile extraite des végétaux.

 

C'est le parfum concrétisé de la plante, un véritable concentré.

 

Elle peut être extraite de différentes parties d'un végétal : les feuilles (ex : eucalyptus), les fleurs (ex : camomille), l'écorce (ex : la cannelle), le bois (ex : le cèdre), le zeste (ex : le citron) et bien d'autres encore : les graines, les baies, les fruits, le bulbe...Vous avez forcément déjà été en contact avec certaines huiles essentielles.

Par exemple, lorsque vous épluchez une orange ou une clémentine, ce qui sent fort et pique les yeux, c'est de l'huile essentielle!

 

 

 

2. A quoi ressemble-t-elle?

 

Les huiles essentielles sont liquides.

 

Elles sont huileuses mais, contrairement aux huiles végétales, elles ne sont pas grasses puisqu'elles s'évaporent; si vous laissez un flacon ouvert, vous l'apprendrez vite à vos dépens!

 

Chaque huile essentielle est unique, possède son odeur et ses caractéristiques spécifiques.

 

Certaines sont particulièrement épaisses (visqueuses), comme celle de myrrhe; d'autres très foncées.

 

En général, elles sont de couleur jaune, mais certaines se distinguent : les huiles essentielles de camomille allemande et de tanaisie sont bleues; celle de sarriette, rouge; la bergamote est d'un très joli vert pâle; l'inule, vert emeraude...Une belle palette de couleurs!

 

Les huiles essentielles sont plus légères que l'eau et non miscibles (elles ne se mélangent pas à l'eau), ce qui permet de les séparer dans l'essencier de manière totalement naturelle.

 

En revanche, elles se mélangent à l'alcool, à n'importe quel corps gras et à certains solvants.

 

 

 

3. Pourquoi y a-t-il des huiles essentielles dans les plantes?

 

Les plantes survivent grâce à leurs huiles essentielles.

 

En effet, ne pouvant se déplacer pour se mettre à l'abri, il leur fallait inventer un système de protection extrêment efficace, antibiotique, antisolaire, etc.

 

Ce sont elles, finamement, qui ont imaginé l'aromathérapie!  Les huiles essentielles leur servent à séduire les insectes pollenisateurs, à se protéger des brûlures solaires, des prédateurs et des maladies, et enfin à guérir (blessures, attaques diverses...).

 

 

 

4. Quel est le principe actif des huiles essentielles?

 

Il y a plus de 200 substances actives différentes dans chaque huile essentielle.

 

Des alcools, des éthers, des terpènes, des acétates, des cétones, des phénols...C'est l'ensemble qui lui confère ses propriétés, et non pas seulement tel principe actif.

 

C'est aussi parce que les principes dits "actifs" sont entourés d'autres substances que notre organisme tolère les huiles essentielles.

 

Tandis que dans les médicaments classiques, c'est justement leur "pureté" chimique (un principe actif, point) qui les caractérise; et qui par ailleurs est également responsable de leurs effets secondaires.

 

 

 

5. Quelles sont les propriétés majeures des huiles essentielles?

 

Elles sont extrêmement anti-infectieuses, antiseptiques et antivirales.

 

Ce sont les seules alternatives aux antibiotiques, et elles ont largement fait la preuve de leur efficacité dans ce domaine.

 

Mais leurs aptitudes couvrent des domaines bien plus larges : elles sont antidouleurs, cicatrisantes, antihémorragiques, digestives, elles régulent l'immunité, les hormones, elles destockent les graissent infiltrées ou renforcent les vaisseaux sanguins...A chaque huile essentielle son rôle et, pour la plupart, ses multiples activités!

 

 

 

6. Sont-elles vraiment des antibiotiques naturels?

 

Oui. Certaines huiles essentielles sont extraodinairement "antibiotiques", même si l'on devrait plutôt dire "antiseptiques" dans le sens où, contrairement aux antibiotiques ("contre la vie"), elles ne détruisent pas au passage notre flore bénéfique.

 

En tous cas, c'est pour leurs propriétés "antibiotiques" qu'elles ont été utilisées en tout premier lieu.

 

C'est exactement pour cela que les plats traditionnels des pays chauds sont très épicés : les huiles essentielles des épices permettent de freiner le développement microbien de l'aliment.

 

C'est aussi pour cette raison que les hommes emploient les huiles essentielles depuis des millénaires, sous forme de fumigation ou de frictions.

 

Pourtant, ce n'est qu'en 1887 que Chamberland a pu évaluer scientifiquement les vertus antibiotiques des huiles essentielles d'origan, de girofle et de cannelle sur le Bacillus anthracis (le bacille du charbon)...Le résultat ayant dépassé toutes ses espérances.

 

Par la suite, dans l'histoire de l'aromathérapie, de nombreuses études ont rapporté la mort de microbes courants parmi les plus meurtriers : diphtérie, typhoïde, colibacille et autres streptocoques; tous succombent aux huiles essentielles.

 

Tous les travaux ont mis en évidence le très large "spectre" d'action des huiles essentielles : une toute petite huile peut combattre efficacement de nombreux germes redoutables!

 

 

 

7. L'aromathérapie, c'est quoi?

 

L'aromathérapie est l'art de soigner avec les huiles essentielles.

 

C'est une "super-phytothérapie".

 

Bien que les hommes se traitent ainsi depuis des milliers d'années, le mot "aromathérapie" n'est apparu qu'en 1930, ce qui n'est pas si ancien!

 

A condition de choisir l'huile essentielle adéquate et de l'employer à bon escient (dosage, posologie...) on est assuré d'être soigné vite, bien et sans risque d'effets délétères.

 

Pour une utilisation des huiles essentielles dans le domaines de la beauté et du bien-être, on parle plutôt d'aromatologie (logie=science, connaissance; donc la connaissance des huiles essentielles).

 

Et lorsqu'on ne s'intéresse qu'à l'odeur de l'huile essentielle, toujours dans un objectif de bien-être et non de soin, on parle d'aromachologie.

 

 

 

8. Quelle est la différence entre aromathérapie et phytothérapie?

 

La phytothérapie est la médecine par les plantes.

 

Elle se décline sous de très nombreuses formes (extraits secs ou fluides, macérats, sirops, suspensions intégrales de plantes fraîches...), mais est limitée car les extraits de plantes sont solubles uniquement dans l'eau, dans l'alcool et éventuellement dans la glycérine.

 

L'aromathérapie est certes une branche de la phytothérapie, puisqu'il s'agit de se soigner par les plantes; mais en aromathérapie, on utilise seulement la partie volatile, éthérée de la plante.

 

Il est absolument impossible de comparer un extrait de plante (phytothérapie) et une huile essentielle (aromathérapie).

 

Certaines parties de la plante, totalement inoffensives en tisane ou en gélule, seraient extrêmement toxiques si elles étaient consommées sous forme d'huile essentielle.

 

Cette distinction entre les différentes parties de la plante est fondamentale.

 

Ainsi, l'huile essentielle de coriandre, issue des fruits mûrs et secs, est tonique, digestive, euphorisante et anti-infectieuse.

Tandis que tirée de la feuille, cette essence se révèle sédative et anti-inflammatoire.

 

Les techniques d'extraction de l'huile essentielle sont plus délicates que celles employées en phytothérapie.

 

Une huile essentielle est beaucoup plus concentrée qu'un extrait sec ou fluide, qu'une teinture mère ou qu'une gélule de poudre.

 

Pour exemple, 10 gouttes d'huile essentielle d'origan sont extraites de 300 g d'origan.

 

 

 

9. De quelle partie de la plante sont extraites les huiles essentielles?

 

Tout dépend.  Lorsqu'on extrait une huile essentielle, on emploie rarement la plante entière.

 

Seule une partie (ou deux) fournit l'huile recherchée.

 

Ainsi, l'huile essentielle d'écorce de cannelle peut provenir de l'écorce ou de la feuille, et les huiles essentielles ainsi obtenues n'auront pas les mêmes propriétés.

 

En fonction de l'organe producteur employé, le nom de l'huile essentielle diffère.

Exemple : l'oranger amer (citrus aurantium var. amara).   Sa feuille donne de l'huile essentielle de petit grain bigarade (ou bigaradier); sa fleur, de l'huile essentielle de néroli; son zeste, de l'essence d'oranger amer.

 

​Vous comprenez mieux pourquoi lorsque certains livres vous indiquent de "prendre de l'huile essentielle d'orange", vous ne pouvez pas vraiment exploiter le conseil!

 

 

 

10. Quelles sont les techniques d'extraction?

 

Les huiles essentielles sont dans la plante.

 

Il "suffit" d'aller les chercher : les techniques d'extraction sont faciles à expliquer donc à comprendre, mais plus complexes à réaliser!

 

Il existe plusiers façons de les extraire, mais en général 3 grands procédés sont utilisés : la distillation, l'expression et l'extraction par solvant.

 

- La distillation est de loin le procédé le plus répandu, car il convient à la majorité des plantes.

 

Comme les huiles essentielles sont insolubles dans l'eau, mais solubles dans la vapeur, lorsqu'on envoie de la vapeur d'eau sur la plante, elle se charge au passage des huiles (l'âme chimique de la plante).

 

Dans un appareil spécial, la vapeur d'eau ainsi chargée de ces essences est envoyée dans un compartiment pour y refroidir.

 

Là, la vapeur d'eau redevient liquide et les huiles s'en désolidarisent (elles flottent à la surface), et sont alors récupérées par décantation.

 

Le temps de distillation dépend de la plante utilisée : 1 h pour le lavandin, 1 h 30 pour la badiane et la lavande officinale, 2 h pour la mélisse, 4 h pour le clou de girofle...Le temps complet de distillation devant être respecté pour l'obstention d'une huile essentielle de bonne qualité qui dévoilera "tout son potentiel".

 

A titre d'information, la distillation dure à peine 30 minutes pour les huiles essentielles des lessiviers : ces derniers se fichant éperdument des qualités thérapeutiques des huiles essentielles : seules les fractions odorantes les intéresse.

 

- L'expression consiste, comme son nom l'indique, à presser la partie de la plante concernée pour en récupérer les essences.

 

C'est exactement ce que vous faites lorsque vous pressez entre vos doigts une épluche de clémentine ou d'orange : l'huile essentielle pique les yeux.

 

Les huiles essentielles obtenues par pression (ou expression) d'écorces d'agrumes sont plutôt appelées "essences" (essence de citron, d'orange, de mandarine...).

 

- L'extraction par solvant consiste à dissoudre les essences dans un solvant volatile (et non dans l'eau).

 

Le résultat s'appelle "l'absolue", presque similaire à l'huile essentielle, est utilisée en parfumerie, jamais en thérapeutique.

 

 

 

11. Y a-t-il différentes qualités?

 

Oui. On trouve le meilleur comme le pire et, le plus souvent hélas, une qualité assez moyenne pour ne pas dire médiocre.

 

Est-il utile de préciser que meilleure est la qualité d'une huile essentielle, plus grande sera son efficacité et moindre le risque de provoquer des effets secondaires?

 

Seules les huiles 100 % naturelles peuvent être utilisées pour se soigner.

 

Attention aux nombreuses huiles essentielles synthétiques, donc fausses, qui non seulement n'ont aucune action thérapeutique, mais qui en outre peuvent s'avérer très toxiques.

 

Près de 90 % d'entre elles n'ont jamais été testées et n'ont jamais prouvé leur innocuité pour l'homme.

 

Mais même parmi les "vraies", certaines sont évidemment de meilleure qualité que d'autres.

 

Tout dépend de l'emplacem​ent où la plante a poussé, de la technique d'extraction, du stockage, et si elle a été "coupée" avec une autre huile essentielle, moins chère...

 

La qualité finale du produit dépend également étroitement de la qualité de distillation.

 

Pour un usage thérapeutique, cette étape doit être irréprochable et l'huile essentielle obtenue in fine doit être 100 % pure, 100 % naturelle et 100 % totale c'est-à-dire contenir tous les composants aromatiques de la plante, et rien d'autre (en particulier aucun résidu de pesticides).

 

En parfumerie, cosmétiques, produits ménagers (lessives) etc, il est possible de copier les huiles essentielles avec des molécules synthétiques, ou même de mélanger entre elles certaines huiles essentielles pures mais de qualités disparates.

 

 

 

12. Existe-t-il de fausses huiles essentielles?

 

Oui. Elles sont souvent utilisées comme simple parfum, généralement bon marché.

 

C'est sûr, si l'on essaie de vous vendre de la pêche, de la violette, du lilas, du chèvrefeuille ou du muguet, c'est du synthétique.

 

Même pour embaumer une pièce, je vous déconseille ces produits.

 

Attention, n'achetez jamais de produits de synthèse (souvent disponibles sur les marchés, boutiques de souvenirs ou même dans certains magasins de cosmétiques), certes bon marché mais ne possédant pas l'ombre d'une qualité thérapeutique.

 

Une huile essentielle, c'est 100 % naturel ou rien.  

 

De nombreux produits cosmétiques dits "aux huiles essentielles" n'en contiennent en réalité que quelques traces.

 

 

 

13. Huile essentielle bio ou pas bio?

 

On trouve de plus en plus d'huiles essentielles bio, et c'est tant mieux.

 

Obtenues dans le respect du végétal et de l'environnement, on ne peut que saluer l'initiative des marques proposant des gammes de ce type.

 

Cependant, ce sont les tests de laboratoires qui "parlent", et c'est le résultat final qui seul compte.

 

Or une huile essentielle dite "100 % naturelle" possède une qualité optimale, qu'elle soit bio ou non : lors des tests, elle a prouvé que ses composants étaient à 100 % naturels, et que n'y a pas été retrouvé trace de résidus de pesticides ou autres.

 

 

 

14. Y a-t-il vraiment des différences entre plusieurs variétés, de lavande par exemple?

 

Oui. La lavande officinale, ce n'est pas la lavande aspic!  Les précisions qui suivent normalement les noms des huiles essentielles ne sont pas là pour faire "chic" ou pour compliquer l'affaire, mais parce qu'elles sont indispensables.

 

C'est ce que l'on appelle le chémotype.

 

Ce dernier désigne la composition des diverses variétés d'une huile essentielle en fonction de son lieu de naissance, de l'exposition au soleil, du climat, de la composition du sol, de l'altitude etc.

 

C'est sa carte d'identité précise, qui lui sert également de CV; car en fonction de son chémotype (c'est-à-dire le lieu où elle poussé, sa variété exacte...), ses propriétés santé peuvent varier et être totalement différentes.

 

En cas de piqûres d'insectes ou de méduses par exemple, mieux vaut avoir sous la main la lavande aspic que la lavande officinale!

 

C'est pourquoi, souvent, les formules proposées dans certains livres avec le nom français sans la précision du chémotype - dans un souci extrême de simplification - sont au mieux inutiles, au pire dangereuses.

 

Pour exemple, l'eucalyptus radié est extrêmement efficace contre les maladies ORL (bronchite, sinusite...) alors que l'eucalyptus citriodora est anti-inflammatoire et antirhumatismale.

 

Il n'est donc pas question d'acheter de l'eucalyptus, mais telle huile essentielle précise d'eucalyptus pour tel problème.

 

Même la provenance géographique doit être considérée : l'hélichryse des Balkans ne possède pas exactement les mêmes propriétés ni, surtout, la même efficacité que celle de Corse; car de la composition des sols dépend étroitement celle de l'huile essentielle.

 

 

 

15. Comment les fournisseurs analysent-ils les huiles essentielles?

      Comment être sûr de ce qu'il y a dedans et de leur qualité?

 

Vous savez maintenant qu'une huile essentielle contient plusieurs centaines de composants.

 

Mais chacune possède une "empreinte digitale" bien à elle, appelée "profil biochimique".

 

Pour vérifier que l'huile essentielle présentée est bien la bonne (dans le but d'éviter des tricheries, des "coupes" ou simplement pour éviter de commercialiser un produit de qualité médiocre), elle est soumise au test de chromatographie.

 

Quleques gouttes suffisent pour obtenir un chromatogramme, qui ressemble à une feuille de papier sur laquelle sont matérialisés des pics mesurant chacun des constituants précis, un peu comme un électrocardiogramme.

 

Le spécialiste identifie immédiatement s'il s'agit d'une huile essentielle de la famille des terpénoïdes (phénols, terpènes...) ou des phénylpropanoïdes (acides divers, benzoïdes...).

 

Mais surtout, il repère immédiatement s'il s'agit de lavande pure, vraie, qui a poussé dans telle région etc.

 

 

 

16. Les huiles essentielles peuvent-elles être considérées comme des médicaments?

 

Oui, puisqu'elles soignent.

 

Les huiles essentielles sont puissantes; elles ont des propriétés spécifiques et doivent, à l'instar des médicaments,  être prises selon des posologies déterminées.

 

Nous l'avons vu : elles sont constituées de très nombreuses substances, ce qui les différencie d'un médicament "classique" qui se résume souvent à 1 molécule =1 problème.

 

Donc le composé principal agit sur tel trouble, mais certains composés secondaires (pas si "secondaires" que ça d'ailleurs) ont une action sur une toute autre sphère.

 

Le cas typique est l'huile essentielle de lavande (si vous n'en achetez qu'une, c'est elle).

 

Elle est utile en cas blessures, de brûlures, de maux de tête, d'insomnies, de problèmes de peau, de rhumes...rien à voir avec une panacée : certaines huiles essentielles seront plus appropriées en cas d'insomnie ou de rhume, mais la lavande, polyvalente et au champ d'action extrêmement large, aura quoiqu'il en soit une action sur ces troubles.

 

 

 

17. Y a-t-il des restrictions d'usage ou des contre-indications?

 

Oui. En dehors des allergies toujours possibles, quelques-unes sont purement et simplement interdites à certaines personnes.

 

D'autres doivent être manipulées avec précaution et choisies avec soin.

 

- Les femmes enceinte : Elles sont "interdites" d'huiles essentielles pendant le premier trimestre de la grossesse.

 

- Les mamans qui allaitent : Prudence! Les huiles essentielles passent dans le lait maternel; celles qui sont autorisées dans ce cas précis se comptent sur les doigts de la main.

 

- Les enfants : Certaines huiles essentielles risquent de provoquer des troubles nerveux.

 

Elles sont donc contre-indiquées avant l'âge de 6 ans, seuil au-delà duquel elles ne présentent plus aucun risque toxique (dans le respect de la posologie).

 

- Les patients sous traitement : Pour exemple, l'huile essentielle d'ail stimule la thyroïde (donc contre-indiquée aux hyperthyroïdiens), tandis que celle de fenouil freine son activité (déconseillée aux hypothyroïdiens).

 

De plus, les huiles essentielles peuvent éventuellement interagir avec un médicament, que ce dernier soit sur prescription ou non.

 

Mieux vaut poser la question à un spécialiste en cas de doute.

 

- Les personnes épileptiques : Elles doivent éviter les huiles essentielles de fenouil, d'hysope, de certains romarins (à camphre ou à verbénone), ainsi que celle de sauge.

 

- Et pour tout le monde :

Ne pas utiliser de façon prolongée, même à faible dose :

Si votre traitement aux huiles essentielles court sur le long terme, sur plusieurs semaines, voire mois, prévoyez toujours "des fenêtres thérapeutiques" (moments où on ne se traite pas) : en général c'est 3 semaines "oui", 1 semaine "non".

 

Si vous suivez un traitement homéopathique, prenez vos granules bien avant les huiles essentielles : dans votre salle de bains, essayez de séparer vos tubes d'homéo de vos flacons d'huiles essentielles; ces dernières, surtout l'eucalyptus et la menthe, pouvant complètement annuler l'efficacité des granules.

 

Dans tous les cas, en cas de doute prenez toujours conseil auprès de votre thérapeute.

 

 

 

18. Si l'on souffre de plusieurs problèmes, peut-on tout soigner en même temps?

 

Tout dépend si vos problèmes sont reliés les uns aux autres; auquel cas, une seule formule, voire une seule huile essentielle, soignera divers maux.

 

Toutefois, si vous souffrez de plusieurs affections sans rapport entre elles, n'essayez pas de les traiter toutes à la fois.

 

Ne cumulez pas les formules, vous risqueriez d'atteindre un "seuil toxique" sans vous en rendre compte.

 

Commencez par le problème le plus urgent, puis alternez avec le suivant, toujours en respectant une pause d'au moins 10 jours entre les deux traitements.

 

En revanche, pour un même trouble, associer un traitement interne et externe améliore leur efficacité.

 

 

 

19. Que faire en cas d'accident avec les huiles essentielles?

 

- Si vous avez appliqué trop d'huile essentielle sur la peau ou sur les muqueuses, éliminez le plus vite possible le surplus avec un textile, un coton, puis appliquez une grande quantité d'huile végétale afin de protéger la peau.

 

- Si vous avez avalé trop d'huile essentielle, appelez immédiatement le centre antipoison de votre région, ou le Samu (composez le 15 depuis un téléphone fixe, 112 depuis un téléphone portable).

 

- Si quelques gouttes d'huiles essentielles sont tombées dans votre oeil, en confondant par exemple un flacon avec autre, lavez le plus possible l'excédent avec beaucoup, beaucoup d'eau fraîche.

 

Si la douleur persiste, instillez avec précaution un peu d'huile végétale (si possible d'amande douce) dans l'oeil afin de diluer le tout.

 

 

 

20. Existe-t-il des études prouvant l'efficacité des huiles essentielles?

 

Près de 10 000. 

 

Chiffre qui augmente de façon faramineuse chaque année! Et encore, nous ne parlons pas de celles publiées dans les journaux scientifiques les plus stricts de la planète, servant de référence aux médecins du monde entier.

 

Les huiles essentielles sont entrées depuis fort longtemps par la "grande porte" en médecine, et les articles parus dans des revues scientifiques côtoient d'autres textes sur les médicaments les plus "à la pointe".

 

Curieusement, c'est encore en France, l'une des patries de l'aromathérapie telle que nous l'entendons aujourd'hui, qu'elles sont encore le plus méconnues des médecins et des autorités médicales.

 

Voilà bien longtemps que des études passionnantes sont réalisées en milieu hospitalier en Angleterre, aux Etats-Unis, au Mexique et dans bien d'autres pays :

 

Chaque fois, l'étude démontre clairement un effet bénéfique des huiles essentielles par rapport au placebo.

 

- Au Royaume-Uni, la diffusion d'essence d'orange (citrus sinensis) aide les patients à déstresser en salle d'attente, d'un dentiste par exemple.

 

Par ailleurs, respirer de l'huile essentielle de lavande augmente la fabrication d'ondes a (relaxantes) dans notre cerveau; ceci ayant été mesuré par EEG (électro encéphalogragphie).

 

- L'huile essentielle de thym possède un fort pouvoir antioxydant capable de ralentir le vieillissement.

Le thym fait partie des éléments obtenant le meilleur score Orac (Oxygen radical absorbance capacity, test mesurant la capacité antioxydante réelle d'une substance, développé par l'université de Tuft, USA).

 

- Une étude menée à l'hopital a démontré que les huiles essentielles de lavande, marjolaine, géranium, mandarine et cardamome étaient aussi efficaces pour faire dormir les patients insomniaques que les médicaments sédatifs classiques.

 

- En Irlande, une étude menée dans un service hospitalier de neurologie (long séjour) a montré que les patients atténuaient leur anxiété et leur détresse psychologique grâce aux huiles essentielles de lavande, arbre à thé, romarin (étude en double-aveugle contre placebo).

 

- Au Royaume-Uni, à l'université de Manchester, des études ont plusieurs fois montré que les huiles essentielles étaient capables de désinfecter totalement une pièce; et ce sans qu'il y reste le moindre germe vivant, y compris les microbes les plus inquiétants, dont les bactéries SARM, pourtant multirésistantes aux antibiotiques (Staphylococcus aureus : résistant à la méticilline; Pseudomonas aeruginosa et autres entérocoques, tel le tristement célèbre Clostridium difficile, qui porte bien son nom; ou encore Escheridia coli...).

 

Il suffit d'à peine 2 minutes de contact entre le germe et l'huile essentielle pour assurer sa destruction!

 

Les chercheurs suggèrent que les huiles essentielles les plus désinfectantes pourraient être utilisées par le personnel hospitalier (dans les shampoings, savons, gels lavants, produits désinfectants...) afin d'enrayer les "épidémies" dues à ces super-germes mortels.

 

- Heureusement, même dans l'Hexagone, des chercheurs ont compris l'extraordinaire potentiel de l'aromathérapie, et des expériences tout-à-fait probantes indiquent que :

 

- Les huiles essentielles assainissent les surfaces (sols, tables, lits)et l'air des hôpitaux, réduisant grandement le risque de maladies nosocomiales.

 

Plus naturelles, elles pourraient - et devraient - être utilisées en remplacement de produits désinfectants actuels très toxiques (si toxiques qu'ils sont employés en l'absence de toute présence humaine) et moyennant efficaces, contre lesquels les microbes développent, en outre, des résistances.

 

Car ces derniers, rappelons-le, sont incapables de devenir résistants aux huiles essentielles, dont la composition - naturelle qui plus est - est extrêmement complexe.

 

Une étude a ainsi montré que la diffusion régulière de ravintsara (cinnamomum camphora cineoliferum) permettait de réduitre les nombres d'infections pulmonaires contractées à l'hôpital.

 

Rappel : aujourd'hui, en France, 5 % des patients ressortent de l'hôpital avec une maladie nosocomiale (qu'ils n'avaient pas en y entrant), 4000 d'entre eux en mourant chaque année.

 

Les mesures d'hygiène (lavage des mains, matériel à usage unique) sont évidemment indispensables mais insuffisantes, surtout au sein des services accueillant els patients les plus fragiles (réanimation, pathologies lourdes, immunodéprimés etc).

 

- Elles soulagent les maux de tête même les plus violents, élimonent 57% à 100 % des acariens, moisissures, champignons, bactéries et virus.

 

- Prises par voie orale, elles diminuent le nombre de bronchites aiguës chez les patients en souffrant régulièrement.

 

- Elles pourraient permettre de limiter la prolifération de champignons et de microbes à l'hôpital (ou dans n'importe quelle chambre de malade, même à la maison).

 

 

 

21.  A) Les huiles végétales (comme l'huile d'olive) sont-elles des huiles essentielles?

       B) Les hydrolats (et les eaux florales) sont-ils des huiles essentielles?

 

A)  Non!  Malgré leurs noms assez proches, les unes n'ont strictement rien à voir avec les autres.

 

Elles n'ont pas du tout la même composition ni les mêmes propriétés.

 

Les huiles végétales ne se volatilisent pas, n'ont pas d'odeur ou presque, alors que les huiles essentielles oui; ce pourquoi il faut refermer le flacon tout de suite après utilisation.

 

Les huiles végétales laissent sur le papier, par exemple, des traces de graisse; les huiles essentielles non.

 

Les deux sont complémentaires, elles fonctionnent très bien ensemble puisque l'on conseille, pour les épidermes délicats, de diluer certaines huiles essentielles dans de l'huile végétale (peaux, muqueuses, bains etc).

 

 

B)  Non. On l'a vu, la plupart des huiles essentielles ont obtenues par distillation à la vapeur d'eau.

 

Lors de la distillation, la fraction non soluble dans l'eau (les huiles essentielles) est séparée de la fraction soluble dans l'eau (les hydrolats, ou hydrosols).

 

Comme ces derniers sont beaucoup moins concentrés en molécules actives que les huiles essentielles, ils furent longtemps considérés comme étant de simples "co-produits". 

 

Ce qui fut une erreur; car eux aussi présentent des propriétés (parfois identiques à celles des huiles essentielles, mais parfois aussi très différentes), et keur grande "douceur" les rend bien plus faciles d'emploi, chez les enfants notamment.

 

Même si leurs propriétés sont souvent proches donc, il est impossible de remplacer une huile essentielle par "son" hydrolat".

 

D'abord parce que la concentration en principes actifs n'est en rien comparable; ensuite parce que - contrairement aux huiles essentielles - les hydrolats sont aqueux (constitués en grande partie d'eau), donc fragiles : 

les microbes peuvent s'y développer en cas de mauvaise utilisation ou de stockage inapproprié; raison pour laquelle certains hydrolats renferment un tout peit peu d'alcool (éthanol), afin de ralentir et même d'éviter le développement bactérien.

 

Douceur et action en profondeur associées à puissance et résultats rapides : hydrolats et huiles essentielles font évidemment bon ménage,agissant en synergie...encore une fois, l'union fait la force!

 

 

 

Hydrolats, Eaux florales et Fleurs de Bach :

 

En raison de leur douceur, on peut aisément les confondre; mais leur procédé d 'obtention et leurs propriétés sont pourtant bien disctincts.

 

Quant aux eaux florales, ce sont des hydrolats de...fleurs exclusivement (par exemple l 'eau de Bleuet ou l'eau de Rose).

 

 

 

22. Qu'est-ce qu'une huile essentielle supercritique?

      Quel en est l'avantage par rapport à une huile essentielle "classique"?

 

Sur un plan terminologique, on n'appelle pas ces produits "huiles essentielles", par définition désignant un extrait aromatique végétal extrait par distillation ou expression, mais "extrait CO2".

 

Il s'agit d'une méthode d'extraction très moderne des essences contenues dans le végétal.

 

Elles sont entraînées dans un courant de gaz carbonique supercritique, c'est-à-dire intermédiaire entre l'état gazeux et l'état liquide, à température basse / moins de 40°C, et sous pression élevée / plus de 75 bars.

 

Ce passage fait éclater les poches à essence et entraîne les substances aromatiques.

 

Sur le plan précis de l'aromathérapie, elle préserve la qualité même de l'essence, dans l'état exact où elle est dans la Nature : pas d'oxydation ni d'hydrolyse.

 

Elle permet d'obtenir une huille essentielle complète : on y retrouve des molécules fragiles qui ne sont pas représentées dans la même huile essentielle obtenue par distillation à la vapeur d'eau.

 

Elle est hélas actuellement coûteuse car nécessite un matériel pointu.

 

Il est possible de trouver sur le marché quelques préparations aroma complexes contenant des huiles essentielles obtenues de cette manière, associées à des minéraux et des extraits de plantes; quelques rares pharmacies et sites internet en proposent.

 

Une large gamme d'huiles essentielles unitaires à visée santé est en cours d'élaboration, pour le Japon dans un premier temps, pour nous Français ensuite.

 

En attendant, on commence à trouver quelques références (extraits COd'ambrette, d'Iris...), mais il s'agit principalement de produits à portée cosmétique.

 

C'est intéressant; mais à quand l'origan, par exemple, dont l'extrait CO2 renferme des molécules antidiabète que l'on ne retrouve actuellement pas dans son huile essentielle?

 

 

 

 

Mise en garde

 

Au risque de me répéter, les huiles essentielles sont très puissantes.

 

Mal employées, utilisées à mauvais escient ou à doses inadaptées, elles peuvent être responsables d'effets secondaires.

 

Il est impossible de donner un seuil toxique à ne pas dépasser : celui-ci dépend de chaque huile essentielle et de la sensibilité de chacun.

Mais il peut être atteint très rapidement.

 

Ainsi, il suffit d'1 g de lavande pour devenir somnolent, de 2 g d'hysope pour risquer la crise d'épilepsie et de 2 toutes petites cuillères d'huile essentielle de sauge pour assurer une issue fatale à son consommateur.

 

Certes, il s'agit là de cas extrêmes.

 

Cependant, il est nécessaire d'apprendre à reconnaître également les effets secondaires plus "légers".

 

En premier lieu, l'allergie : personne n'en est à l'abri.

 

Ou une irritation, de la peau et/ou des muqueuses.

 

Ou encore un effet carrément toxique, souvent spectaculaire, tel qu'une crise d'euphorie, d'épilepsie, un sommeil soudain et profond, et chez les femmes enceintes un avortement spontané...Cette dernière catégorie d'effets indésirables n'existe que suite à des doses très élevées.

 

Lorsque votre médecin vous prescrit un comprimé, vous n'en prenez pas deux ou trois.

Il en va de même en Aromathérapie : une goutte, c'est une goutte. En aucun cas deux.

 

J'insiste sur le fait que si elles sont choisies par un(e) thérapeute compétent(e), les huiles essentielles ne présentent aucun danger et n'offrent que la puissance de leur efficacité, ainsi que le respect de l'organisme dans lequel elles agissent naturellement.

 

 

Ne jouez pas à l'apprenti sorcier :

 

Les formules d'huiles essentielles proposées par votre thérapeute ou indiquées dans certains ouvrages - dignes de confiance - sont soigneusement étudiées quant à leur composition chimique et leurs interactions, pour soigner tels ou tels maux, évitant tout problème.

 

En conséquence, ne remplacez pas une huile essentielle par une autre sous prétexte que "vous n'avez que celle-ci", ou que "vous pensez que cette autre sera plus efficace".

 

Je vous déconseille formellement de vous lancer dans vos propres "mélanges"; fut-ce pour une seule utilisation.

 

​Si vous choisissez une huile essentielle dans un but précis, gardez à l'esprit que chacune renferme jusqu'à 200 composants différents, lesquels pouvant avoir une action potentielle sur l'ensemble de votre corps.

 

Ce qui est positif si l'on en maîtrise les propriétés et en cible les effets, mais nettement - et dangereusement - plus hasardeux dans le cas contraire.

 

                                                                                                                                             Myriam

© 2015 by Amandine DECLAIRCY all rights reserved.

bottom of page