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L'asilier torminal (Sorbus torminalis) est un arbre de plaine peu exigeant.  

 

L'écorce, grise et lisse, fonce, s'exfoliant en fines plaques puis se fissure.

 

Les feuilles, simples et d'un clair vert brillant, sont dentées, pointues et se découpent en lobes triangulaires.

 

Fleurs blanches en corymbes donnant des alises charnues.

 

 

Le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), résistant au froid, rustique, se trouve jusqu'à 2000 mètres d'altitude et reste de petite taille.

 

L'écorce grise, lisse, rayée de lenticelles, se fissure et noircit.

 

Les feuilles composées, oblongues, aigües, dentées et glabres, offrent un envers duveteux plus pâle.

 

Les fleurs, serrées en corymbes, dégagent une odeur particulière.

 

Les sorbes globuleux, rouges, âpres, persistent en hiver.

 

Alisier et Sorbier

 

 

Famille des Rosacées, genre Sorbus

 

Petite histoire :

 

 

Alisiers et sorbiers sont les troubadours des forêts.

 

Frugaux, joyeux, ils courent les chemins de traverse, loin des clos où prospèrent les fruitiers bourgeois.

 

Prodigues, ils offrent à tout venant leurs petites grappes.  Et il semble que les oiseaux tirent de leur pulpe acidulée leurs notes les plus claires.

 

L'homme ne les a pas toujours dédaignés quand sa table ne parlait pas d'abondance.

 

Il disputait alors aux bêtes des bois les alises, les sorbes et les cormes, tous fruits nommant leur arbre tutélaire.

 

Aujourd'hui il n'est guère que les forestiers pour s'en préoccuper, car ils participent à la précieuse variété des peuplements sylvestres.

 

Ce sont des arbres timides et discrets qu'effraie la marche triomphante des arbres d'importance.

 

Epars, ils se cachent dans les sous-bois, surgissent aux lisières, coiffent furtivement, aux détours des sentiers, leurs couronnes de fleurs.

 

La légende ne s'en est pas trop encombrée, bien qu'un certain poète et botaniste du XVIIème siècle ait écrit que l'alisier fut d'abors une nymphe.  Sans doute pensait-il à Lotis qui, pour échapper aux avances de Priarpe, voulut être changé en plante.  Mais les érudits parlent du lotus ou du jujubier.

 

Les peuples pourtant, pour qui rien ne se perd, leur trouvèrent une place dans la tradition.  Dèjà les Celtes et els Romains paraient le sorbier de pouvoirs magiques.  

 

Ses rameaux étaient redoutés des démons et des sorciers.  Associés aux rites divinatoires, ils servaient encore à trouver les métaux précieux, ainsi qu'à éloigner les voleurs.

 

Et ses cerceaux protégeaient les chèvres du mauvais oeil.  Pour le reste, la gourmandise fit comme partout ailleurs ses moindres affaires, plus nourrissantes cependant que les récits mythologiques.

 

Nombre d'estomacs, dont les palais ne craignaient pas les goûts rustiques, goûtèrent aux alises, sorbes et cormes à condition toutefois qu'ils fussent blets, quand bien des coeurs se réjouirent des ferments de leurs breuvages et de leurs eaux-de-vie.

 

 

 

 

 

Le sorbier dormestique (Sorbus domestica), ou cormier, de croissance lente, peut atteindre 20 mètres de hauteur et l'âge vénérable de 500 ans.

 

L'écorce, foncée, montre gerçures et fentes longitudinales.

 

Les feuilles sont plus pâles que celles du sorbier précédent, au dessous tomenteux, non dentées dans le tiers inférieur.

 

Grandes fleurs blanches précédant les cormes, en forme de petites poires.

 

Les oiseaux, les grives en particulier, ne boudaient pas l'aubaine d'aussi plantureux banquets.

 

Aussi les chasseurs se gardaient-ils de couper els alisiers, parfois plantés à dessein dan les champs ou près des fermes.

 

La pharmacopée, qui n'aime pas être en reste, trouva à tous ces fruits des vertus souveraines. Décoctions, infusions, compresses soulagèrent un tas de misères, des hémorroïdes aux amygdalites.

 

Les sorbes renferment même un antibiotique, l'acide parasorbique.  Et le sorbitol, stimulant de l'excretion biliaire, leur doit son appellation.

 

Quant à leur bois, ils servirent à de multiples usages, désormais oubliés.  Dense, homogène, le grain très fin, on en faisait de solides outils et de délicats instruments.  

 

Mais seul le bois de l'alisier torminal a retrouvé aujourd'hui une place prestigieuse, devenu placage de luxe.

© 2015 by Amandine DECLAIRCY all rights reserved.

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